Le Trip Hot Mois

Janvier 2004

 

 

 

 

Lundi 06 Janvier

Déjà 3 jours ! On est dans le trip comme on l'espérait, c'est-à-dire avec des moments de galère, donc d'aventure, et des paysages à couper le souffle.

Twee river au Kgalagadi transfontier park est notre 3 eme étape, comme prévu, mais c'est aussi la première fois que le planning est respecté. Petit retour en arrière …

Le 02 Janvier, lendemain de cuite du nouvel an, passé à Spienkop dam, et déjà des problèmes avant de partir. Le pajero n'est plus disponible, donc le Toyota Hilux sera notre compagnon de voyage, mais c'est sans compter sur des problèmes d'essieu, retardant notre départ d'une demi-journée.

Autre problème à régler avant cela, Gilles s'est cassé une dent, ors en Afrique du Sud trouver un dentiste ouvert un lendemain de réveillon, est déjà une aventure.

Heureusement, un grec lui fait un plombage de fortune, pourvu qu'il tienne un mois.

Jean Marc récupéré à l'aéroport, ya plus qu'à attendre de 4*4, attendre, attendre, ….

17H00, Ca y est ! on et parti (avec 06 heures de retard). On s'arête chez Andy, notre boss chez ADS, pour qu'il nous souhaite bonne route, et on est enfin en route pour le backpacker Revel in, poste avancé juste avant la frontière avec le Botswana.

Première utilisation du matériel de camping, première nuit dans les tentes, premiers pastis, mais dernier pet car demain on passe la frontière.

Le ciel étoilé couvre nos têtes, comme un bon présage, la soirée est douce, jusqu'ici tout va bien. C'est sans compter sur la journée du lendemain…

Gilou au réveil

La prochaine étape est Mabuasehube game reserve, un trip de 500 km dont 100 km de piste, la journée sera longue, et elle le fût !!

Premier ennui : l'équilibrage de la voiture n'est pas bon, suite aux réparations de Bushlore. On est obligé de s'arrêter dans un garage, à plus de 90 Km/h, la voiture est incontrôlable.

A ce moment là, on ne le sait pas encore, mais on a déjà perdu trop de temps.

Le passage de la frontière se fait sans problèmes, on arrive même à échanger nos rands en poulas (monnaie du Botswana), chose impossible dans les banques de Johannesburg.

Première erreur : On ne fait pas le plein d'essence systématiquement, aux stations rencontrées.

Deuxième erreur : Utilisation massive de la clim à cause d'une grosse chaleur, inhabituelle pour nous. Bref, on consomme plus que ce que l'on devrai.

Le plan de route est de suivre la route principale passant par Kanye, Jwaneng, Keng et Khahlea, avant de prendre la « cut-line », piste 4*4, jusqu'à l'entrée de la réserve. Je préciserai ensuite ce qu'est une « cut-line », …

 La route jusqu'à Jwaneng est bonne, on évite les nombreux radars, les paysages sont de plus en plus désertiques, et la route de moins en moins bordée des barrières d'immenses fermes.

Après Jwaneng, plus de station d'essence, mais on ne s'inquiète pas, il nous reste ¾ de réservoir. La route se dégrade pour devenir très primaire, c'est toujours du béton. On finit par trouver le début de l première « cut-line », avec même un panneau indiquant la direction de la réserve.

La piste est très cassante, mais elle a le mérite d'exister. 2 Km plus loin, arrivé à une pompe, la piste disparaît, trois semblants de piste partent dans trois directions différentes.

Retour au début de la piste, pour demander notre chemin au village. Un vieux bushman nous explique qu'il faut continuer tout droit jusqu'à une barrière, puis la longer par la droite, avant de retrouver la piste pour la réserve. C'est reparti, on est un peu à la bourre, vue que la réserve ferme à 19H30.

On trouve la barrière, mais très peu de traces de passage de 4*4, et le GPS nous indique que l'on part à l'opposé de la direction souhaitée. On est d'autant plus inquiets que après notre départ du village, des jeunes un peu menaçants ont embarqués dans un 4*4. On sait que cette zone n'est pas sans dangers d'agressions, on se demande ce qui nous attend sur la route … un guet-apens ? Bref on commence à longer la barrière, la piste à maintenant disparue, on fait du hors piste au milieu des arbustes. Un steenbuck affolé s'échappent sous les roues du 4*4 rugissant dans le hors piste. On décide de pas prendre de risques, de faire demi tour, et tenter la deuxième « cut-line », plus au sud, menant également à la réserve.

Le temps joue contre nous, au pire on dormira sur la piste. On essaie de tracer la route tout de même, l'orage éclate, devant nous au loin, un blesbuck, court dans la lueur du soir, tentant d'échapper aux ténèbres de l'orage. Le moment et magique, la lumière surnaturelle.

La deuxième « cut-line » et trouvé grâce au GPS, elle est plus large, plus évidente. Il fait maintenant nuit, on sais que l'on dormir sur la piste, mais on espère bien se rapprocher le plus possible. On alterne piste roulante et sable plus épais, on croise d'autres voitures, la piste est empruntée, c'est bon signe. On navigue au GPS, qui nous indique que l'on est dans la bonne direction. C'est après le pan que cela se gâte, une multitude de pistes, due à l proximité d'un village, partent dans toutes les directions. On suit la plus évidente.

La consommation d'essence s'accélère de façon inquiétante, la piste se dégrade, de façon encore plus inquiétante. On retombe sur une barrière ! on la longe, nous menant dans un premier temps vers la bonne direction, d'après le GPS. Mais la trajectoire nous dévie de plus en plus, et là encore, on est en Hors piste, de nuit.

La situation est critique, l'essence manque, on est manifestement pas sur la bonne piste, il fait nuit, et l'orage pète partout autour de nous. On arrête la voiture pour faire le point, il est 21H30.

Après palabres,, la solution la plus raisonnable est de dormir sur place, et demain faire demi tour pour rejoindre le village le plus proche : Tsabong, l'essence étant le problème le plus important. D'après le GPS la gate est seulement à 60 km, mais on est trop au sud de la piste, après calcul sur la carte, est la qualité de la piste trop aléatoire.

On a calculé que l'on devait juste avoir assez d'essence, avec le jerricane de secours, pour rejoindre Tsabong, en espérant que leurs pompes ne soient pas vides. L'orage p étant autour de nous, impossible de camper. On est condamné à passer la nuit dans la voiture, au milieu de la brousse, les éclairs, illuminant le paysage de désolation qui nous entoure, le temps de quelques centièmes de secondes. La cage de faraday formée par la voiture, reste l'abri le plus sûr.

double arce en ciel au lever du jour.

Après trois heures de sommeil mouvementée, et la fiole de Whisky du padre pour seul remontant, réveil aux aurores et demi tour vers Tsabong, village salvateur ?

Nuit mouvementée car gilles à failli nous provoquer un arrêt cardiaque : Alors que je remonter doucement la vitre, Gilles s'est réveillé en sursaut, pour me crier de démarrer tout de suite, dans un état de panique absolu, il avait l'impression que la voiture se faisait emporter par un torrent de boue ! du calme garçon, tout va bien, rendort toi.

On retrouve facilement Goa Pan, certainement l'endroit où on a perdu la piste, puis la route goudronnée. La voiture tombe en rade, heureusement le jerricane de 20 litres nous pousse jusqu'à Tsabong et l'essence bien présente.

Merci le bidon d'essence, de secour.

La « cut-line » est en fait, d'après le lonely Planet : « un raccourci en ligne droite, pouvant ne mener nulle part ». Finit les « cut-line », on va suivre les pistes dorénavant, et faire le plein d'essence autant que cela sera possible. On apprend, on apprend, …

Donc, on prend la piste du sud pour rejoindre la réserve au niveau de two rivers, plus longue mais plus sûre. La route est superbe, d'un côté la frontière sudfa, de l'autre des paysages désertiques décorés par des cordons de dunes, rouges, jaunes, blanches, …

Les villages traversés sont très primaires, le soleil étant à son zénith, personne ne traîne dans les rues, il pourrait fondre avec la chaleur !! Les animaux restent immobiles sous l'ombre des rares arbres. Au bord de la route, ceux en plein soleil, sont ceux qui n'ont pas tenus le coup et se sont effondrés raide morts.

Picnic sous un peu d'ombre.

On arrive enfin à Two rivers, l'entrée du parc, après 09HOO de route depuis ce matin, sans clim car entre temps les fusibles ont pétés. A 30 km de l'entrée, la voiture tombe en panne. Impossible de redémarrer, c'est en fait un nouveau fusible qui a craqué, cette fois on en a plus de rechange.

Le camp de Nossob est trop loin au Nord (150 km) pour espérer le rejoindre avant la nuit. Tant pis pour la résa, on choisit de passer la nuit au camp de Rooi puts (30 Km).

Sur la route, je vois mon premier Oryx, superbe antilope ! Un paquet de springbucks et deux fois des lions !! Prochent du camp où l'on passe la nuit.

Oryx

Gilles n'est pas rassuré lorsqu'il s'aperçoit que le camp n'a pas de barrières, et que l'on est les seuls à camper là. Des lions ont traversés le camp le matin même, poussant les campeurs à changer de crémerie.

C'est une belle façon de fêter son anniversaire, Gilles a 30 ans aujourd'hui, Bon anniversaire !!

Champagne, foi gras, saucisson et pâtes au menu. Puis dodo de bonne heure, on n'est pas très à l'aise, des yeux non identifiés tournent autour du camp, mais restent à distance.

La nuit est agitée, il fait très chaud dans la tente, les ronflements de Jean Marc bercent une douce nuit Africaine, au milieu du bush.

Lendemain, pti dej et drive dans le parc. Succession de paysages très divers, cordons de dune, végétation semi désertique, rivières asséchées, canyons, …

On revoit les lions, toujours entrain de dormir à l'ombre dans un buisson, digérant leur oryx tué la veille.

Calins aprés le festin.

On rejoint le camp de Twee Riverien (juste en face de two rivers, mais côté sudaf), pour une après midi glande, réparation du frigo, douche (enfin !!, la première depuis le début), et écriture (à l'heure où je vous parle). Le bilan est déjà énorme, un vrai trip d'aventure, ave des émotions, des animaux, des paysages de ouf. Des galères dues à l'inexpérience, mais aussi à la faible qualité du matériel Bushlore, mais comme dit Gilles, on apprend …

autruches.

Grande outarde de Khori.

 

Mardi 06 Janvier

 

Superbe soirée la veile, au champagne et chateaneuf du pape 89, offert par mon père, plus un braaï (barbecue en afrikaner), ça fait du bien de manger de la viande ! On a aussi reçu la visite d'un Cape fox et d'un fennec, attirés par les odeurs de viande.

Cape fox.

Impossible de dormir à cause de la pluie, mon oreiller et une partie du matelas est trempé. Cela plusieurs nuits maintenant, où je dors très peu, mais il faut se lever tôt, on a 650 km à faire pour rejoindre fish river canyon en Namibie, avec un passage par un bout d'Afrique du sud.

La piste est trempée par la pluie, on passe au travers de nos premières mares de boue, dont certaines de plusieurs centaines de mètres de long. On aide un combi enlisé à sortir, la voiture est couverte de boue. La suite du trajet est sans histoires, ou presque …

Le frigo et de nouveau en panne, on répare de nouveau. Le feux avant est branlant, réparation de fortune au fil de fer, mais on trouve enfin des fusibles dans un bled complètement paumé. On passe deux fois la frontière pour enfin atteindre la Namibie. Les paysages traversés sont extraordinaires, semi désertiques voir désertiques, des étendues à perte de vue, la piste qui race tout droit au travers d'un paysage lunaire. Très peu de voitures rencontrées, on a un sentiment de liberté énorme, et c'est bien bon. Dix heures de voiture, mais un vrai régale pour les yeux. Ce n'est rien comparé à l'arrivée au fish river Canyon, deuxième plus grand canyon du monde après celui en arizona. Le coucher de soleil sur ce site est absolument inoubliable. La soirée est tranquille, réparation de la bouteille de gaz, du frigo (encore une fois), en espérant que cela tienne cette fois. Quelques animaux étaient au rendez vous sur la route aujourd'hui : springbucks, zèbres et aigles (dont un magnifique aigle martial).

Fish river canyon

Coucher de soleil au dessus du canyon.

Demain c'est les dunes de sable du désert du Namib. Le plus vieux désert au monde. On espère un beau coucher de soleil ce soir, sur Sossusvlei, qui promet d'être encore plus beau que celui sur le fish river canyon, sacré défi !

Pour le moment, on a tracé plein Ouest jusqu'à l'extrême Sud de la Namibie, demain on attaque la remontée vers le Nord du Pays. L'équipe marche du tonnerre, super entente, on gère bien les problèmes en équipe. Je m'éclate côté paysages, je ne pensais pas voir des choses encore plus belles q'en Afrique du Sud, pourtant c'est le cas. La Namibie est vraiment un pays étonnant, et rude !! Il fait chaud, mais on s'acclimate bien. On roule désormais sans la clim, sauf cas extrêmes.

Ce soir, peu de vent, pas de pluie en vue, pourvu que j‘arrive enfin à dormir ! Demain encore une longue journée de route. Bonne nuit !

 

Jeudi 08 Janvier

 

Hier journée très mouvementée, comment dire … On et dans la merde !! On croyais en avoir finis avec les galères mais non !! Cette fois c'est plus grave, problème mécanique sur la voiture, on ne peut pas repartir. Petit retour vers le passé …

La route entre Fish river canyon t Sossusvlei fût longue (560 Km et 06 heures), mais très agréable, traversée du désert avec un paysage changeant de plaines sèches à perte de vue, de montagnes, de canyons, le sable prenant le dessus au fur et à mesure que l'on s'approchait du désert du Namib. Dans le Namib : Premiers cordons de dunes rouges, avec en premier plan, des oryx, springbucks, autruches, sautant devant la voiture. Une pose devant le lieu du tournage du mythique Bagdad café, quelques tourbillons de vent, soulevant la poussière rouge du sol Namibien, dans les airs. Beau spectacle.

Sur la route de Sossusvlei.

Arrivée au camp site de Sossusvlei, on trouve un emplacement prés du bar et de la piscine, tant mieux car le soleil tape, et le frigo est de nouveau en panne. On récupère un peu en glandant tout l'apresm, avant d'aller voir le coucher du soleil, sur la dune 45 (45 miles du camp). 18H00 : départ pour les dunes, le moral et au beau fixe, les paysages … j'ai pas de mots je crois : époustouflant, ahurissant, incroyables, à pleurer, …Le désert de dunes rouges, avec la route qui trace au milieu de la vallée. Le désert est partout autour. Arbres morts, autruches, oryx, saupoudrent ces paysages qui nous éclaboussent de beauté, un vrai bonheur … pas pour longtemps.

Arrivée au pied de la dune, on se rend compte que la voiture fume par l'arrière, ça pue le cramé, du liquide s'écoule sur le pneu arrière droit, alors que l'on s'apprêtait à grimper la dune, une bouteille de champ à la main. C'est la merde. On monte quand même sur la dune, avec un drôle de sentiment mélangé, on sait que l'on a un gros soucis mécanique sur la voiture, et que l'on pourra pas réparer nous même cette fois, et en même temps on est aspiré par tant de beautés autour de nous, la lumière du soleil décline sur les dunes, changeant au fur et à mesure la couleur du sable, dans un dégradé accéléré. Le vent tombe doucement, en même temps, laissant place à un silence absolu. J'ai jamais rien vu d'aussi beau.

Au sommet de la dune 45

Djano presque en haut.

Le retour au camp est assez déprimant, on roule à 30 Km/h, avec la peur de voir la voiture prendre feu. L'extincteur est sur mes genoux. Mais on a pas le choix, il faut sortir de la réserve et ramené la voiture au camp. Un camion de touristes nous suit, pour être sûr que l'on ne reste pas planté là, au milieu du désert pour la nuit. Inutile de vous dire que l'on a le moral dans les chaussettes, même si la lune participe au spectacle, grimpant dans le ciel pour prendre la place de son cousin le soleil.

On pense à un problème de freins, on sait que la voiture ne pourra pas repartir. Un gars nous indique un mécano au lodge à aller voir demain matin. Impossible de joindre Bushlore au téléphone, il faudra utiliser le téléphone du lodge, demain.

La nuit dans le désert est fantastique, incroyablement calme, la pleine lune éclaire la nuit, le ciel est vierge de tous nuages, des millions d'étoiles couvrent nos têtes fatiguées. Les animaux traversent le camp, certains oryx préférant aller boire dans la piscine, il doit y avoir trop de monde pendant la journée. Tout cela nous aide à garder le moral, même si au fond c'est dur à encaisser, surtout dans un endroit comme celui là, de pas pouvoir en profiter pleinement, parce que l'on nous a refilé une voiture qui n'est manifestement pas en état de faire un trip de ce genre là. Non professionnalisme de Bushlore, il n'y a plus de doute là-dessus, il faudra faire avec. La discussion téléphonique de demain s'annonce animée. La journée se termine quand même la tête dans les étoiles, on essaie de garder que le bon, de voir les côtés positifs, ça aurai pu nous arriver à 200 Km de là, au milieu de nulle part, loin de tout.

Heureusement l'équipe reste très soudée, on se sert les coudes et l'on se remonte le moral les uns, les autres.

Lever plus tard que d'habitude, beaucoup de fatigue nerveuse à évacuer.

 

Ce matin je suis allé au lodge, avec Gilles, pendant que Jean Marc gardait les affaires déchargées de la voiture. Négociations avec Bushlore pour trouver une solution viable. Ils nous proposent rien de bon, on risque de perdre trop de temps. Le lodge est équipé d'un garage, après beaucoup d'attente, et de négociations, Bushlore accepte de faire réparer la voiture sur place. C'est en fait le roulement du pneu qui est pété, le garagiste n'a pas la pièce nécessaire. Un pilote d'avion, propose des balades au dessus des dunes. Il doit aller jusqu'à Winthoek, la capitale, récupérer du monde, l'occasion pour nous qu'il nous récupère également la pièce manquante. La pièce arrivera demain midi, si tout va bien, on pourra rejoindre Swakopmund demain soir. On est pris par le temps, la série de réservations à Etosha, Okavango, …le planning est serré. On doit être à Etosha samedi (900 Km de là), et on est jeudi. La longue attente commence.

 

Vendredi 09 Janvier

 

Déjà une semaine de trip. On attend toujours le retour du 4*4, il commence à nous manquer. J'ai passé la nuit dernière dans le hamac, car on a démonté une tente du toit pour la poser au sol, au camping, mais elle et trop petite pour trois personnes. Il faisait super froid, j'ai essayé de dormir dans la housse de la tente, trouver un peu de chaleur, finalement à 04H00 du mat, je suis allé me serrer entre Jean Marc et Gilou.

Depuis hier le programme est : tarot, sieste, lecture, piscine, glande quoi ! On est condamné à attendre. On a changé notre programme de route, on passe une nuit de plus ici, en espérant récupérer la voiture en fin d'apresm, pour aller sur les dunes ce soir, et y aller également demain matin pour le lever, avant de racer sur la skeleton coast, et passer une nuit à miles 72. Au passage on fera le ravitaillement à Swakopmund, récupérer du cash, passer un coup de fil à la famille. Faut que l'on soit le 11 à Etosha, ça devrait le faire, en espérant que la voiture tienne, même si c'est clairement pas la dernière des emmerdes. Il faudra ménager le 4*4 au maximum.

Comme tous les jours ici, le vent s'est levé, il est midi. Et comme tous les soir, il tombera en même temps que le soleil, pour laisser place à une douce nuit étoilée, enlacée dans le désert.

Partie de tarot en attendant. Il est 18H30, il sera trop tard pour aller sur les dunes ce soir. On regarde anxieusement les 4*4 arrivant au camping, et enfin ! notre compagnon bleu clair, amputé d'une tente, arrive avec Theis, le garagiste, et le pilote. On galère pour remonter la tente, et on essaie de manger tôt, pour être en forme demain matin, et le lever du soleil.

Réveil à 05H30, le soleil se lève déjà, on est en retard !! Petit déj au pied de la dune 45, en compagnie d'un guide français : Eric, tout juste rencontré. Puis c'est la montée au sommet, et ya des jours où tu regrettes vraiment de fumer !! Mais ça en vaut la peine, du sommet, vue à 360 ° fantastique, d'un côté la vallée par laquelle on est arrivé, et qui continue au loin, s'enfonçant plus profondément dans les dunes, de l'autre : Une mer de dunes à perte de vue, magique !! Il est temps de quitter Sossusvlei pour remonter plus au Nord. Avant cela, on s'arrête chez Thies pour le remercier de son aide, et on lui offre notre dernière bouteille de champagne. Il ne doit pas boire du champagne français tous les jours !! Un vieil immigré Allemand, qui a fait le chois il y a des années, de venir vivre dans le désert. Sacré personnage.

Dune 45.

Sur la route on croise un black eared fox et des suricates traversant la route en trombe devant nous, pour rentrer dans leur terrier, trop mignon. Surtout lorsqu'ils sortent la tête de leur trou pour voir ce qu'il se passe. On les appelle, les sentinelles du désert.

Les paysages traversés sont une nouvel fois incroyables, tous désertiques, mais très variés : canyons, paysages lunaires, dunes, ravins, plaines désertiques à perte de vue, …

Sur une piste namibienne

Il fait chaud et soif, depuis quelques Km, un restaurant est annoncé un peu plus loin, difficile à croire vu le bled dans lequel on se trouve ! On se fait plaisir et on décide de s'y arrêter. Le coin est superbe, terrasse avec vue sur le désert, piscine, chambres de luxe, …Viand d'oryx au menu, pas mauvais. Un suricate apprivoisé, se fait doré la pilule à nos pieds, et il pose pour les photos, c'est trop mignon. Moi qui voulais en voir un de prés, je ne pouvais pas mieux le voir !

Suricate

Arrivée à Swakop, la voiture a bien marché, malgré l'ABS qui ne marche plus, le garage Toyota n'a pas envoyé le senseur du bon côté de la roue. La merde du jour : Le lecteur CD ne marche plus, la musique manque. Swakopmund est La station balnéaire de la Namibie, et donc une des première et unique ville traversée pendant le trip. On en profite pour faire le ravitaillement, avec un frigo qui marche s'il vous plait !, retirer de l'argent, avant de filer 100 Kms plus au Nord, à miles 72, tout en longeant les plages de l'Atlantique. Il n'y a quasiment que des voitures de pêcheurs, attirés par la masse importante de poissons migrant le long de la côte.

Camping sur la plage, avec le feu de camp et de la viande au menu, c'est jour de fête !!

Bien sympa de s'endormir avec le bruit des vagues, et la fraîcheur apportée par l'océan.

Camping sur la plage.

 

Dimanche 11 Janvier

 

Petit déj sur la plage, après une bonne douche, et on reprend la route, pour une longue journée qui doit nous emmener jusqu'à la fameuse réserve de Etosha, l'un des parcs les plus réputés, le joyau de la Namibie, situé au Nord-Est.

Avant de quitter les côtes de l'océan Atlantique, détour vers Cape Cross et sa réserve de phoques, parce que ça le vaut bien.

Impressionnant ! Des centaines de phoques à perte de vue sur la plage, ça braille, ça pue, ça se marche les uns sur les autres, on dirai des parisiens en vacances sur la côte ! Par contre c'est vraiment mignon, ça a une bonne bouille, contrairement à mes amis parisiens.

Rserve de Cape cross.

Retour vers Swakop, pour appeler nos familles respectives, après une drive sur la plage avec le 4*4, façon Paris-Dakar, avec quelques semaines d'avance sur l'arrivée au lac Recba. On quitte le désert, pour la brousse qui est de plus en plus verte. Long trajet sans histoires, à part la merde du jour : on a tapé une pintade avec la voiture, à 120 Km/h, elle a explosé notre phare, en même temps que sa tête, et fait une bosse sur la carrosserie. Les phares ne s'éteignant plus, c'est le relais qui a morflé, il suffit de l'enlever pour éteindre les phares, c'est simple comme truc.

Sur la plage.

Arrivée à Etosha, c'est bien vert quand même, hein Jean Marc !(private joke). Apéro avec vue sur un point d'eau, assis sur les bancs, à l'intérieur du camp, les projecteurs éclairent en permanence la mare. Le coucher du soleil est superbe. Seul un chacal pointe le bout de son nez, malgré les grognements d'un lion, sûrement pas très loin.

Coucher de soleil - Etosha.

On est tous les trois un peu bourrés, faut rentrer au chalet pour se faire à manger, car ce soir on va avoir un vrai lit !! Un peu de confort, tu l'apprécies vraiment à ce moment là du trip. Des chacals patrouillent à l'intérieur du camp. Ce soir on a même une bouteille de vin, on se lâche ! Mais pas d'eau dans les douches, a panné, excuses patron, c'est l'Afrique.

Ca fait du bien de dormir dans un vrai lit, et Gilles peut même prendre sa douche, l'eau vient juste de revenir, comme quoi, je suis mauvaise langue.

Bonne nuit les petits.

 

Lundi 12

 

Lever tôt, on prend de bonnes habitudes. Pour une fois, on peut prendre notre temps : lecture, écriture, shopping, petit déj sur la terrasse, puis direction la foret hantée et ses arbres « fantômes » ainsi qualifiés par les bushmen (arbres moringa). La légende dit que Dieu, après avoir planté tous les arbres, c'est rendu compte qu'il avait oublié les arbres moringas, il les jeta du paradis, et ils tombèrent la tête en bas, ce qui justifie leur forme particulière, ils donnent l'impression d'avoir les racines en l'air.

La forêt hantée.

Première constatation : Les springboks, c'et un peu les impalas de Etosha, il en a partout ! à part ça, quelques oryx, autruches et outardes royales, énormément de zèbres également. L'orage éclate, beaucoup de pluie sur la route, on prend la direction de la mare aux éléphants, où il n'y en a pas le moindre. La plus part des animaux du parc sont dispersés pendant la saison des pluies, car le points d'eau se multiplient comme les petites pains, du coup les animaux sont plus difficiles à observer. La meilleur saison est certainement le mois d'Octobre, lorsque seuls subsistent les mares principales, avec assez d'eau pour abreuver tout le monde. Lorsqu'elles sont à sec, les animaux se déplacent alors, revenant à la saison des pluies, et le cycle recommence.

On visite tout de même les points d'eau principaux, qui manquent plus d'animaux que d'eau : Aus, Sueda, Salvadora, Rietfontein, Groot, Okevi, et Klein okevi. La route entre les deux camps : Okakuejo et Namutoni, longe le fameux Etosha pan, qui impressionne par son gigantisme. Sur la route on rencontre deux lionnes entrain de dormir sous un arbre, alors que un peu plus loin, des hyènes rongent les restes d'un oryx.

Etosha pan.

C'est la saison des naissances, on voit beaucoup de jeunes chez la plus part des animaux, à quelques minutes prés on assistait à la naissance d'un springbok. Il venait de naître, et lorsque l'on est arrivé, sa mère était encore occupé à lécher le placenta sur son corps, tâche importante pour ne pas attirer les hyènes.

Springbuck venant de naître

Les paysages ont peu changeants, des plaines gorgées d'eau avec le pan qui s'étend à perte de vue. Prés du camp, on trouve un éléphant au milieu d'un champ de fleurs, la vision est un peu surréaliste, on se croirai dans la campagne française.

Un éléphant romantique aimant les fleurs.

La journée fût longue, on est bien crevé, il pleut encore au moment de se coucher, Zzzzzz …

Black face impala.

 

Mardi 13

 

Lever de bonne heure pour changer, une longue route nous attend pour passer au Botswana, tout en longeant la frontière de l'Angola et de l'instable détroit de Caprivi. Des rebelles sévissent encor dans cette zone, et il faut rester prudent.

Pas grand-chose à raconter si ce n'est que la route goudronnée nous semble monotone, et la frontière loin !

Sept heures et 700 Kms plus loin, on passe la frontière la plus paumée au monde, on est pas emmerdée pour faire la queue ! La barrière est ouverte, et les rares douaniers sont occupés à écouter la radio, au frais. C'est l'Afrique !

On retrouve donc le Botswana, direction les Tsodillo hills, montagnes sacrées des bushmen (ou Sans). La légende raconte que les esprits de leurs ancêtres hantent ce lieu sacré, des explorateurs blancs ayant tués un steenbock et un phacochère, sans en avoir demandés la permission aux dieux, ils furent harceler trois matinées durant par des nuées de guêpes, au point qu'ils furent obligés de rebrousser chemin.

La piste est annoncée mauvaise sur le lonely planet, on est pas sûr d'arriver avant la nuit. On choisit de prendre la meilleur des pistes, celle du milieu, le GPS est encore une fois bien utile. La piste s'avère en fait très roulante, tant mieux, on y sera avant la nuit.

Arrivée là bas vers 17H00, pas âme qui vive, personne, deguin. On trouve la réception : Là aussi, personne. Vraiment étrange, le camp site est bien là, mais tout semble à l'abandon. En plus de cela, depuis notre arrivée, l'atmosphère est pesante, Gilles et moi sentons comme un poids sur le cœur, un malaise lorsque l'on regarde les montagnes ( quatre montagnes : d'ordre de taille décroissant, se suivant en file indienne, appelés : Le père, la mère, le fils et la fille). On décide de s'éloigner du village, pour camper au pied de la montagne du fils, sans trop savoir ce qui se passe dans cet endroit très étrange, et un peu inquiètent. Gilles est d'autant plus inquiet qu'il a écrasé une tortue avec la voiture, attention à la colère des dieux bushmans !!

Au sommet des montagnes sacrées.

Malgré tout le coin est agréable, et on passe une soirée sympa seuls dans le bush, et c'est pas plus mal. Il fait super chaud dans les tentes, et je préfère encore dormir la tête dehors, quite à me faire bouffer par les centaines d'insectes.

 

Mercredi 14

 

Traditionnel petit dèj : Café et ouma (pain sec afrikaner, parfait à conserver en brousse. Dans le genre, ils ont tout inventé, comme le biltong, viande séchée, meilleur moyen de conserver des protéines). Il fait bien chaud mais on décide partir en exploration dans les montagnes, à la recherche des fameuses peintures rupestres des bushmens, vielles de plus de 300 000 ans, on est sur un site archéologique ouvert, pour les sans, c'est ici que la vie est apparue.

On trouve plusieurs peintures, certaines très bien conservées, notamment celles d'animaux (zèbres, rhinos). Gilles trouve un superbe pic de porc-épic, les dieux lui ont pardonnés le meurtre de la tortue, sauvés !

Gribouillages de nos amis bushmen.

On finit par trouver une présence humaine, au musé. Le site n'est donc pas abandonné malgré les apparences. On retrouve même un vieil allemand en vadrouille dans le coin depuis trois mois, on trouve d'autres peintures, en sa compagnie.

Départ des montagnes sacrées, direction le Sud-Ouest de l'Okavongo, à D'Kar (et non Dakar), dans le Kalahari.

Sur la route on passe plusieurs barrages de contrôle vétérinaires, ils vérifient le transit de viande, pour enrayer l'expansion des maladies bovines. On s'en fout, on mange que des pâtes depuis que le frigo est en panne !!

Arrivée dans la ferme de Dqâe Qare, seul ferme au monde auto gérer par des bushmens, avec l'aide d'un superviseur blanc. Le but est de préserver la culture San en la faisant partager aux visiteurs. La ferme fait 7500 hectares, on y trouve une faune sauvage importante dont des guépards et quelques léopards en patrouille, entre les différentes fermes. Arrivée au camping : pas d'eau ! la pompe marche, mais l'eau s'évacue sur le sol par une fuite. C'est en fait l'ancien emplacement, on finit par trouver le bon, avec douche et eau courante, cool.

Bonne soirée au coin du feu, le pastis et le rhum font leur effet ! On a la visite de Maria, enfin une femme me dirait vous ? et ben non ! c'est une autruche domestiquée, très curieuse.

Maria l'autruche.

Jeudi 15

 

On est réveillé par Maria qui tape à la fenêtre de la voiture. Pendant le pti dèj, Gilles se fait piquer son ouma, dans la main, par … Maria ! Elle a peur de rien, elle devient envahissante, et je suis obligé de la courser pour pouvoir finir le petit dèj tranquille, non mais !

Un couple de busmen nous emmène dans une marche très intéressante, ils nous expliquent comment s'effectue la cueillette des plantes nécessaires à leur survie, plantes comestibles, médicinales, une infime partie de leur immense connaissance de la brousse. Les bushmens sont des nomades, qui vivent de la cueillette et de la chasse, du moins dans le passé. Aujourd'hui ils vivent d'avantage du tourisme et de leurs arts.

Le reste de la journée est enfin une journée de repos sans rien à faire. L'après midi, après avoir fait notre lessive, Jean marc et moi décidons d'aller jouer aux bushmen, et essayé de cueillir le repas de ce soir : scarabées, patates douces, … Sachant comment cuisinés des scarabées, depuis la marche de ce matin. Par contre on a manifestement pas appris comment se repérer dans la brousse, parce que au bout de 15 minutes à marcher la tête en l'air, à la recherche de scarabées, on est complètement perdus ! Impossible de retrouver la direction du camp, on décide alors de suivre nos pas en sens inverse. On rentre juste avant la nuit !

Retour au camp, on ramasse un peu de bois pour la soirée : une bonne purée de patate et de la soupe.

Avant de se coucher, on fait une petite marche sur la route en espérant surprendre des animaux : On tombe sur : Impalas, lapins, chacals, et springhare (mi kangourou- mi lapin, vraiment une bestiole bizarroïde).

Il fait très chaud ce soir, on est obligé d'ouvrir la tente. La température baisse pendant la nuit, pour devenir carrément basse avant le lever du soleil.

Tranquille Emile.

Vendredi 16

 

Départ pour l'Okavongo, arrêt à Maun pour le ravitaillement, j'essaie d'appeler à la maison : personne, ainsi qu'au taf de mon père, tant pis ce sera pour plus tard. Direction Moremi game réserve, l'orage éclate, la piste devient mauvaise, très glissante. Mais les animaux sont déjà sur la piste, bien avant la réserve : girafes et zèbres.

Arrivée à la gate sous une pluie torrentielle. Discussion avec les rangers, on a bien le document de la réservation, mais pas le numéro de confirmation de la résa. On obtient finalement la confirmation après contact par radio avec l'office central, mais on est un jour en avance ! On a zapé une journée, on perd la notion du temps : African time ! on est tellement au ralenti par rapport au rythme habituel (une des raisons d'une Afrique sous développée ?)

Bref, retour sur Maun, dans un camping appelé Audi camp, conseillé par le lonely planet. L'endroit est très sympathique et très agréable., et pas cher du tout . On répare le frigo, pour la quatrième fois, et on rencontre Tibor, un hollandais en trip à travers l'Afrique ( 3 mois à pied !). Repas au resto, ça fait du bien, et j'arrive enfin à avoir mes parents au téléphone, juste une minute, le temps de dire où je suis, et que tout va bien.

On termine la soirée autour d'un verre avec Tibor, qui nous raconte son périple à travers l'Afrique du Sud, le Mozambique et le Zimbabwe. C'est très intéressant d'entendre l'expérience d'un mec tout seul au milieu de l'Afrique, le sac sur le dos. Je me rend compte que en fait, on s'est déjà rencontré lorsqu'il était au Mozambique, en décembre, on a même fait une plongée ensemble, avec les raies mantas. Le monde est vraiment petit !

 

Petite aparté sur « l'african time » :

C'est ce qu'ils appelent ici le rythme de vie, c'est pas quelque chose de nouveau, comme l'explique aussi Tibor, les choses sont plus lentes ici, plus au ralenti (slow motion est le terme qui convient parfaitement en anglais). Ils n'ont pas la même échelle du temps, dés fois c'est énervant car t'as l'impression de perdre ton temps, mais en fait ça n'a aucun sens de dire ça, car tu ne le perds pas. Ils vivent pour le moment présent et n'ont pas d'impératifs, une sorte de liberté temporelle. Ils prennent le temps de vivre, sans penser au lendemain, effectivement c'est difficile de construire quelque chose en prévision de l'avenir, comme nous l'expliquait le manager blanc de la ferme des bushmens. En gros ils ne courent pas en regardant devant, mais ils marchent en regardant autour.

 

Samedi 17

 

Nuit agitée, j'ai pas beaucoup dormi. Il pleut toujours, le ciel est bien bouché. Ca fait un moment que l'on n'a pas passé une journée sans pluie, en camping, c'est pas top, mais je prend l'habitude des mauvaises conditions climatiques pendant mes vacances !

Pti dèj au resto pour me protéger de la pluie, comme d'hab, je suis le premier lever. Puis direction Maun pour des courses de dernière minute, Tibor en profite pour rejoindre Maun, il continue sa route vers la Namibie.

Cette fois, c'est la bonne, on est parti pour Moremi. La piste est encore humide des pluies de ces derniers jours, la surface sableuse de la piste est glissante, il faut rester vigilant au volant. Arrivé au gate, on a la mauvaise surprise de voir que tout n'a pas était payé, plus de 1000 poulas à payer pour trois, tout notre cash y passe, on sera sûrement juste pour la suite.

La piste est bien détrempée, premier éléphant, un bon gabarit, ça commence bien. Plus on avance et plus la piste est humide, plus les trous d'eau sont profonds, plus on rencontre de la boue, ce n'est que le début …

On avance doucement mais sûrement, jusqu'à rencontrer un arbre au milieu de la route, on peut passer mais il y a beaucoup d'eau au milieu. On trouve un passage hors piste pour contourner l'obstacle, et là … premier plantage, et pas le dernier !vive la gadoue.

Le pneu est sous la boue, faut décharger les pelles, les rails, … On finis par sortir la voiture, et contourner l'obstacle. Une autre voiture arrive derrière, tente une autre voie, et … se plante aussi. Un ranger sudaf du groupe ccAfrica, et sa copine Italienne qui est plutôt pas mal (ça fait plus de deux semaines que l'on est en brousse entre mecs).

On le tire de là avec une bonne corde attachée entre nos deux voitures, le sudaf se la joue un peu pro, style c'et la première fois qu'il s'embourbe avec son vieux lada. Il fait un peu le bourrin et veut passer à travers le trou d'eau, et … replantage ! et re-treuillage.

Une troisième voiture arrive, un hollandais et un allemand, avec un vieux Toyota hilux, bien haut et bien puissant, il passe sans problèmes. Pour nous, seule solution : Le contournement. On trace la piste à la machette et à la hache, dans le hors piste, et o s'enlise une nouvelle fois, mais rien de méchant. Entre temps, le ranger, qui à adopté la solution française de contournement d'obstacles, nous tire de là.

Bref pendant deux heures, à force de s'entraider entre les trois voitures, on avance, mais doucement : deux Kms en deux heures, il en reste 50 !

Gilles assure au pilotage, et on arrive à suivre les deux autres voitures. A chaque trou d'eau on descend de la voiture pour sonder la profondeur, on trouve des bons passages, souvent hors piste, mais plus d'enlisement, par contre on est couvert de boue !

Heureusement le reste de la piste est plus sec, il fait maintenant bien chaud et bien humide. On a pas eu le temps de trop apprécier le paysage, mais c'est un endroit fabuleux, on ressent la sauvagerie du lieu. On a tout de même vu sur la piste un aigle bateleur.

La boue et la galère nous manque déjà, ça nous a éclaté comme journée, on a adoré cette ambiance d'entre aide sur des pistes pourries, on avait l'impression de faire le camel trophy.

On roule en convoie, multi nationalités, on s'en tire pas mal, on avance bien, le camp devrais être en vue avant la nuit, ce qui n'est pas plus mal car le camp de third bridge est une zone de passage importante pour les animaux diurnes, comme les lions qui traversent le pont pour partir en chasse. Le hollandais à l'air de bien maîtriser son affaire, c'est la sixième fois qu'il vient. Tout le monde le suit pour rejoindre le camp, car il ne faut pas trop compter sur les panneaux inexistants, ni sur le GPS, car les pistes partent un peu dans tous les sens.

Le sudaf lui, à beaucoup de gueule, mais sa copine italienne avec son string noire qui dépasse de son pantalon taille basse, et le concours de T-shirt mouillé qu'elle nous propose, est très sympathique, il est donc pardonné par procuration. Sauf que son Lada tombe en rade une fois de plus, cette fois il ne redémarre pas, il a pris beaucoup d'eau dans le moteur, on le remorque sur les derniers 10 Kms. En tout on aura fait 60 Kms en six heures.

Arrivé là bas, le campement est perdu au milieu de l'Okavaongo, en face d'un pont en bois reliant deux îles, je ne sait pas comment il tient encore debout. Personne sur place, on est complètement tout seul. Les installations du camping sont assez sommaires, un bloc sanitaire assez délabré, des poubelles vétustes, persécutées par les babouins qui font la loi ici, à tel point que le camp à du être fermé pour cause de babouins trop agressifs. Des panneaux préviennent également du danger des hippos, ils déconseillent de camper sur l'herbe, sous peine d'être mâcher au milieu du repas par ces agressifs pachydermes, cause du plus grand nombre de morts par des animaux sauvages en Afrique. Les hyènes ne sont pas en reste, un petit garçon à était tué l'année dernière par ces sympathiques bestioles. Autant dur que l'on se sent en confiance ici !! Mais on a l'avantage de dormir sur le toit de la voiture contrairement aux autres, qui dorment dans une tente. Le hollandais a vu une fois sur deux les lions traversés ce camp la nuit, dont l'une, où une lionne s'est couchée sur sa tente, à moins d'un mètre de lui ! Il a sagement attendu qu'elle finisse par se lever et déguerpir.

Campement à third bridge

Il faut être prêt à camper avant la nuit, vaut mieux pas trop traîner dehors lorsque la nuit est tombée, c'est donc le rush, une heure avant la nuit. On mange tous ensemble autour d'un grand feu, Gilles n'est pas rassuré, la nuit tombe. Mais on a nos torches mag lite, et tout le monde surveille les environs. Tout se passe bien, quelques hyènes tournent bien autour de nous, mais elles restent à bonne distance, l'une d'elle à quand même mordu la torche du ranger, ça mange vraiment n'importe quoi.

La soirée autour du feu est agréable, le ranger nous raconte quelques anecdotes croustillantes, on fait une dernière ronde autour du camp, puis au dodo.

Cinq minutes après être couché, les hyènes viennent renifler les cendres du feu, l'odeur de la viande est encore présente, et déjà au loin on entend les grognements d'un lion, non, en fait c'est Djano qui ronfle !!

Je me réveil plus tard dans la nuit pour surveiller les passages sur le pont, espérant surprendre des lions ou autre chose, mais rien, j'entend leur râle caractéristique, ce n'est pas Jean Marc cette fois.

En attendant, l'Okavongo c'est géant, hyper sauvage, des paysages magnifiques, très vert, très humide, très différent de la brousse que je connais, mais j'adore ! Je me sens bien ici, je me sens chez moi.

 

Dimanche 18

 

Réveil assez tôt, je n'ai pas beaucoup dormi, nos voisins sont partis en balade, le sudaf et sa copine sont partis à pied, à la recherche de lycaons, les autres sont partis faire un tour en voiture. Pendant le pti dej, Djano voit un lycaon sur le pont , on s'approche à pied, il nous observe de loin, moment magique !un autre lycaon le rejoint avant de tracer la route, le long de la rivière.

Lycaon ("wild dog")

Le ranger revient de sa marche 10 minutes plus tard, il est dégoûté, il a pas vu un seul lycaon, la veille il avait déjà raté les bat eared fox au bord de la route, c'est un joli pied de nez pour nous.

Bat eared fox.

Arrive alors une troupe de babouins, qui nous ont déjà donné du fil à retordre la veille, ils ont pillés la tente du sudaf, cette fois ci on les a l‘œil. Les autres sont partis prendre leur douche, pendant que je prépare les sandwichs pour midi, ce sont là nos dernières réserves de bouffe fraîche. Un vieux male tente alors un contournement, il me surveille de prés et moi aussi. Il passe dans mon dos et hors de mon champ de vision, d'un seul coup le ranger me met en alerte, le mâle fonce vers la voiture, je me précipite pour l'arrêter, il a déjà saisi un sac en plastique dans le coffre, je lui fait face, il hésite, lâche le tout. Pendant ce temps là un autre gros mâle fonce vers la table où j'ai délaissé les sandwichs, c'était en fait une manœuvre de diversion. Je me précipite devant la table avant qu'il n'y parvienne, en gueulant comme un bœuf pour l'arrêter, surpris, il fait demi tour, ouf !!

Babouin voleur de sandwuich.

Le ranger entre temps, c'est fait de nouveau attaqué, il craque et les poursuit maintenant à la hache. On décide de les chasser du camp, on range tout et on les attaque à coup de pierres, la guerre est ouverte ! Non mais !

Départ pour Mboma Island, on aperçoit à nouveau les bat eared fox, c'est super mignon, et énormément de girafes dont un girafon, tout petit petit. Rencontre avec notre guide pour les deux prochains jours : Thalo, un botswanais (ou Carlos, au choix). C'est lui qui va nous balader en bateau, sur l'Okavongo, jusqu'à demain. Apparemment il nous attendait que pour demain. On charge tout ce dont on a besoin sur le bateau. On va d'abord installer les tentes sur l'île sur laquelle on dormira : Gcodikwe Island.

En route pour le delta

Balade toute la journée à bord u bateau, à travers le delta, c'est cool de pouvoir se balader sans avoir de la route à faire, débourber la voiture, … On apprécie.

Rencontre multiple avec des hippos, les rois du delta, ils s'approchent parfois un peu prés de nous, mais Thalo veille au grain. La plus part du temps ils ont peur du moteur et ils s'éloignent en courant sur le fond, sortant de temps en temps la tête de l'eau pour nous surveiller. Rencontre également ave un crocodile, couché sur le fond, sous le bateau. Il fait plus de deux mètres, sacré gaillard, t'as pas envie de tremper tes orteils !

oh ! un hippo !

Plusieurs antilopes Lechwes sont aussi au rendez vous, antilope adapté au milieu aquatique, il ont les pattes de devant plus courte, afin de se déplacer plus facilement dans l'eau. L'Okavongo, c'est aussi la multitude d'oiseau qui occupe ce paradis : marabouts, l'aigle pêcheur et son cris caractéristique, …

Antilope Lechwe

La bateau circule de mare en mare, reliés par des canaux naturels plus ou moins larges, certains creusés par les hippos ou les éléphants. Le guide nous explique un paquet de truc sur le delta, il nous emmène faire une marche sur une île pour avoir un autre point de vue sur cet écosystème si particulier. Pendant la marche rencontre à moins de dix mètres avec un hippo hors de l'eau, ce qui peut être dangereux si il se sent menacé, notamment lorsque sa retraite vers l'eau est coupée. Ca fait un sacré boucan lorsque ça se déplace, on a eu une bonne poussée d'adrénaline !

Marche sur l'île.

On s'arrête également pour une baignade, où l'eau n'est pas assez profonde pour les hippos, et assez clair pour voir les crocos s'approcher.

La balade est très agréable, paysages de marais magnifiques, avec beaucoup de végétation, d'arbres, de zones plus sèches, de papyrus, roseaux, …

Un orage éclate su le delta, on est obligé d'accélérer, d'emprunter les petits canaux zigzagants à fond, la pluie éclabousse nos visages, on s'éclate, on se prendrai presque pour un commando en mission dans la jungle. Thalo assure un max au volant.

Retour sur l'île, on prépare un grand feu pour tenir les hippos éloignés, ils sortent la nuit, pour aller brouter l'herbe sur les îles. On se dépêche de manger avant que l'orage éclate à nouveau. Première nuit tout les trois dans la même tente, à même le sol, l'île est infesté de moustiques. La nuit est bercée par le bruit des hippos et les ronflements de Jean Marc, Gilou passe une sale nuit, ainsi que le guide qui a senti une présence menaçante sur l'île, autre que les hippos. Au milieu de la nuit j'ai cru entendre des lions, qui sait …

Par ailleurs Gilou à était réveillé par les hurlements du guide en plein cauchemar, il a finit la nuit au prés du feu. Un peu avant Gilou a entendu des hippos broutant à côté de notre tente.

Relax Max.

Lundi 19

 

On quitte notre île perdue au fin fond de l'Okavango, encore plus paumé que le campement de la veille ! Excellent. On repasse par third bridge pour voir si le sudaf a pu nettoyer son carburateur et ses bougies, il n'y a personne, c'est bon signe pour eux, donc départ pour Kwai river – north gate, notre prochaine étape, plus à l'est de l'Okavango. Les paysages changent, c'est toujours aussi vert, mais davantage de forets longeant les marécages. O a un peu d'eau sur la route, mais rien de méchant.

On retrouve le sudaf et son italienne, qui sont avec nous, les seuls du campement. Il n'y vraiment pas grand monde à cette période de l'année, tant mieux. L'après midi, on décide de nettoyer le 4*4 de fond en comble, il a accumulé beaucoup de terre à l'intérieur, plus le frigo qui aussi dégeu que le coffre de la voiture.

Un singe vervet nous pique un bout de fromage, allant jusqu'à ouvrir la glacière. Puis nos potes les babouins se pointent, attention méfiance …

On décide de manger plus tôt afin d'aller faire une drive à la tombée de la nuit, en espérant surprendre un fauve en chasse. La pluie précipite notre départ, on laisse nos patates dans le feu, on les mangera plus tard, erreur !

Superbe coucher de soleil, peu d'animaux en vue à cause de la pluie, retour au camp avant que l'on soit embourbé dans les pistes défoncées.

fin de journée sur l'Okavango.

Les babouins nous ont piqué nos patates, allant les chercher dans les braises, les sagouins ! On tend une bâche en plastique entre les branches pour pouvoir manger à l'abris de la pluie : soupe et les quelques patates laissées généreusement par les babouins. Les Babouins ce ne sont pas nos copains. Deux yeux apparaissent à 15 mètres de nous, c'est un hippo ! Gros coup de flip, il finit par s'éloigner. Puis de nouveau des yeux cette fois tapi dans un buisson, à quelques mètres de nous, impossible de voir ce que c'est, mais c'est gros. Tout le monde finit sa soupe dans la voiture ! C'est en fait une énorme hyène, un monstre, aussi grosse qu'un lion.

Elle s'éloigne, on ressort de la voiture, une autre hyène arrive juste dans notre dos, cette fois la coupe est pleine, tout le monde à l'abri dans les tentes au dodo.

La hyène reviendra roder autour du feu, cinq minutes après que l'on se soit couché, passant sous notre échelle. Pendant la nuit : bruits d'hyppos, de babouins, de hyènes, de lions.

 

Mardi 20

 

Une fois de plus, je n'ai pas beaucoup dormi. On croise le ranger dans le campement, on lui raconte que l'on cherche des fauves, sans succès pour le moment, il nous propose de nous emmener voir une lionne et son petit, ce n'est pas très loin d'ici, mais il faut les approcher à pied.

Le ranger et sa copine, cherchent les traces sur la piste, puis les suivent à pied, c'est le meilleur moyen pour les voir, mais le plus dangereux …

Il nous prévient que ce n'est pas sans risque, et qu'il n'endosse pas l responsabilité de ce qui peut arriver.

Après concertation, on décide d'aller sur le lieu en voiture, puis Djano, et moi suivons le ranger à pied, qui lui-même suit les traces. La lionne est quelque part dans les épais fourrés devant nous, on marche à découvert, le ranger, une hache à la main. Il la voit, comme prévu elle fait la sieste à l'ombre, à cette heure de la journée. Notre cœur bat à 200 à l'heure, si elle nous repère t qu'elle se sent menacée, elle peut fondre sur nous, en deux secondes. Elle est là, couchée à quarante mètres de nous, on est à 500 mètres de la voiture.

C'est trop risqué de s'approcher d'avantage, elle peut être agressive très rapidement, par la présence de son petit, donc marche arrière.

On prend la route de Chobbe, notre prochaine destination, une réserve au Nord-est de Moremi dans l'Okavango. Il y a quelques bornes entre les deux parcs, au milieu du bush, on croise un nombre important de girafes, zèbres, impalas, hippos, mais aussi des empreintes énormes d'un gros mâle lion. La piste est déjà pas terrible, mis c'est rien comparé à ce qui nous attend …

Un gros chat est passé par là.

Equipe de basket de l'Okavango.

Ce jour là, l'enfer était à Chobbe, nous attendant sur la piste, et on en a chié, croyez moi !

Avant le parc, on croise les premiers trous d'eau, de boue devrais je dire, et un 4*4 arrivant de Chobbe, on lui demande : « Comment est la route pour Chobbe ? », sourire en coin du mec : « Pas terrible, mais vous devriez passer avec votre 4*4 ».

C'est parti, la piste est de plus en plus pire, la pluie tombe, il y a de plus en plus d'eau sur la piste. On arrive à un village, on cherche la bonne piste pour l'entrée du parc, est ranger de Chobbe est en route pour Mababe gate, l'endroit que l'on cherche au GPS. Il nous propose de le suivre.

La piste est un cauchemar, il n'y a pas de piste en fait, juste de l'eau partout, on devine la piste par les rangées d'arbres. On tente de suivre les traces du ranger. L'eau monte parfois au dessus du capot, aille, le filtre à air !

On s'enlise une première fois, emporté sur le côté de la piste, où il n'y a que de la boue. On a de l'eau jusqu'au genou. Les gars du parc nous sortent de là, avec sa voiture et une bonne corde, c'était chaud time.

Gros gros stress, on a peur de noyer le moteur, de l'eau jusqu'aux portières, pendant huit Kms ! On arrive finalement à la gate, mais faut encore continuer vers Savuti camp, à 60 Kms de là.. Il est midi passé, nous ne savons pas si nous y arriverons avant la nuit, de plus nous sommes seuls sur la piste depuis la gate. Les 30 premiers kilomètres sont terribles. On s'enlise ne nouvelle fois, les rails et la pelle, nous sortent de là. La pluie recommence, on zigzag entre les pistes, à la recherche du meilleur passage, souvent à pied, en éclaireur, soudant les trous d'eau. Faut rester vigilant, et ne pas oublier que l'on est dans un parc d'animaux sauvages.

Pendant 30 bornes c'est le stress de l'enlisement, de la panne moteur, on a de la boue partout, trempé jusqu'aux os, et complètement rompu par le stress accumulé.

La piste s'améliore, on sera à temps à Savuti. Pendant un moment on a pensé devoir passer la nuit dans le bush, sous la pluie, sur une piste complètement détrempée.

Sur les vingt derniers kilomètres, ce sont les éléphants qui nous posent des petits soucis. Très nerveux, l'un d'entre eux nous charge, on est obligé de reculer à fond en marche arrière, puis attendre qu'il veuille bien s'écarter de la piste. La meilleure méthode, reste encore de leur forcer le passage en les intimidant, mais quand il te charge, vaut mieux s'écarter des cinq tonnes lancées en plein galop.

Arrivée enfin au camp, il est 17H00, Chobbe c'est vraiment l'enfer à la saison des pluies. Le ranger nous apprend que l'on est les seuls à être passés, effectivement, le camp est complètement vide.

Il pleut à nouveau au moment de camper, cette fois on tend une bâche entre les arbres pour se protéger. Un calao très curieux nous tourne autour, ainsi que de perdreaux picorant nos miettes. Une douche bien méritée, le bâtiment où se trouve les douches et les toilettes sont entourées par une muraille en pierre, les protégeant des éléphants. Le précèdent à était complètement détruit par des éléphants assoiffés, pendant la saison sèche.

On est vraiment harassé, avec rien dans le ventre, on n'a pas eu le temps de manger à midi. Le moindre mouvement est une souffrance. . Enorme plat de pâtes sous la pluie pour changer, et la visite journalière d'une hyène autour du feu. Ce soir on la trouverait presque sympathique.

On peut enfin se coucher sur nos matelas trempés, dans la chaleur humide et étouffante de Chobbe.

Demain sera encore une rude journée, c'est l'enfer mais c'est que du bonheur § Ici c'est l'Afrique, la vraie, la sauvage, celle que j'aime. Africa is not for sissies.

Le trip hot mois continue.

On est réveille le lendemain par le calao, qui tape sur la vitre de la voiture avec son bec. Il voit son reflet dans la glace. Un lion est passé à dix mètres du camp, tôt ce matin, les traces sont encore fraîches. La hyène nous a bouffé des bols en plastique, oubliés prés du feu. Ils devaient encore sentir la bouffe, j'espère qu'elle s'y est cassée une dent.

Départ pour le camp site de Ihaha, toujours à Chobbe, mais beaucoup plus au Nord, proche de la frontière namibienne.

On passera par Kasane, la route est meilleure, mais plus longue (175 Kms). Les soixante premiers Kms sont du sable, très bosselé, sa bouge beaucoup, on se croirai sur les montagnes russes. Un peu avant, la voiture est partie en tête à queue, plus de peur que de mal.

On rejoint une gravel road, avant la « Chobbe transit road en béton ». Pour cela on traverse une zone tampon, entre les deux parties du parc, la forêt domaniale de Chobbe. Les paysages sont superbes, on se croirai dans la forêt équatoriale. On y croise même girafes, zèbres, impalas, …

Traversée d'un village, avec comme d'hab , les gamins qui viennent mendier, dès qu'ils voient un blanc il n'ont qu'un mot dans la bouche : « sweets ! sweets !... », c'est vraiment triste de voir ça, certains sont même gonflés, au point de t'ordonner de t'arrêter, pour mendier leurs bonbons. C'est un peu dommage de ne pouvoir avoir que ce genre de rapports avec eux.

Hommes blancs = bonbons ou argent, ils sont devenus un peuple de mendiants face aux blancs, alors qu'ils ont aussi beaucoup à nous apporter, ils ne savent même plus s'auto suffire comme ils le faisaient avant, s'en remettant à la dépendance des blancs. On en est les premiers responsables. C'est comme ça, et je ne vois pas comment cela pourrait changer.

Gilles les remballe, en leur signalant qu'ils n'ont pas demandés s'il vous plait, ce qui est encore la meilleur chose à faire. On trace au milieu du village avec une nuée de gamins en uniforme nous poursuivant, la main tendue. Le problème fut plus présent au Botswana, que en Namibie, je ne sais pas pourquoi. Plus les blancs sont présents, plus ils font du mal finalement.

Bref, ravitaillement à Kasane, qui est plutôt une grande agglomération et un centre touristique important, due à la proximité des chutes Victoria, et du parc Chobbe. Retour vers Chobbe, toujours sous la pluie, des éléphants traversent la route goudronnée, à la sortie de Kasane, normal.

Une fois dans le parc, on longe la rivière séparant le Botswana de la Namibie, rencontre avec des koudous, des waterbucks, impalas, zèbres, …et également des militaires à pied, surveillant la frontière.

La piste est très agréable, le camp se trouve prés de la rivière, petit camp très mignon avec beaucoup de cacher. On se tape un super braai (barbecue), grâce au ravitaillement : viande, patates, une bouteille de vin, un vrai repas, ça fait du bien.

Ihaha camp site.

La mauvaise nouvelle : le frigo est toujours en panne, et cette fois d façon définitive, le câble électrique a cramé.

Ce soir pas de pluie, pas d'animaux, à part une troupe de babouin venus nous inspecter, on les as vite éloignés à coup de pierres. Ils sont partis bouder au sommet des arbres. Les dieux sont cléments pour cette dernière nuit avec les chutes victoria, nous offrant même le spectacle d'un magnifique coucher de soleil, dans le reflet d la rivière.

Coucher de soleil sur Ihaha

Jeudi 22, La journée de merde.

 

Pourtant elle avait bien commencée, un bon pti dèj à l'anglaise (bacon et omelettes) au bord de la rivière, puis petite drive dans Chobbe jusqu'à Kasane. On voit plusieurs types d'aigles, des éléphants, des girafes, et une troupe entière de mangoustes sur la route.

Pas de visite de hyènes la nuit dernière, ça manque, même les babouins se sont tenus tranquilles. C'est trop calme, j'aime pas beaucoup ça, je préfère quand c'est u peu plus trop moins calme. Direction Kasane, puis la frontière pour la Zambie, et l'embarcadère du ferry. Pour passer la frontière, il faut traverser le fleuve Chobbe, c'est là que ça se gâte !

Inutile de préciser qu'il pleut comme vache qui pisse, c'est le bordel à l'Africaine, il faut jouer des coudes pour se faire un place dans la file d'attente. On rate le premier ferry à deux voitures prés, tant pis on prendra le prochain. Erreur.

Entre temps, de l'autre côté du fleuve, le ferry ne redémarre plus, il a gâté hein ! Une longue attente commence. On joue au tarot à l'abri dans la voiture, il pleut toujours. Quatre heures plus tard, il est 16H30, le ferry a panné, il ne viendra plus aujourd'hui. On choisit l'option de passer par le Zimbabwe, pour aller aux chutes Victoria, il y a un pont donc pas de ferry, mais je n'aime pas trop l'idée de payer les taxes pour le gouvernement du tyran Mugabe.

Arrivé au poste frontière zimbabwéen, c'est la mauvaise surprise, je ne trouve plus mon passeport, on cherche partout dans la voiture, dans mes affaires, rien. Seule explication, je l'ai oublié au poste frontière précédent, on y retourne, et là aussi rie, ils ne l'ont pas. C'est la grosse merde. Quelqu'un a pu me le piquer pendant que je remplissais la déclaration du véhicule.

On retourne vers Ksasane, première chose à faire, faire une déclaration de perte au poste de police, puis trouver un hôtel pour la nuit, il pleut trop pour camper. On tombe sur une réceptionniste très sympa, Emily, à qui on explique notre problème, elle accepte de nous donner un coup de main, en nous faisant un prix abordable pour une chambre (Chobbe safari Lodge), le prix des chambres des hôtels de luxe de Kasane, sont hors de prix.

J'appelle l'ambassade, et le centre de rafting pour annuler la descente de la rivière **** que l'on devait faire le lendemain. J'appelle également l'ambassade de France à Goboronne, pour signaler mon problème, il faut que je refasse faire un passeport sur place, je ne peux plus passer aucune frontière, la suite du trip est sérieusement compromis.

Je m'en veut à mort, j'ai égaré la chose la plus importante ici, mon passeport. Heureusement j'en ai une photocopie, on trouve une solution ave l'ambassade, il faut que j'envoie la copie du passeport, de photos d'identités, mon permis de conduire, et un chèque à l'ambassade, pour qu'elle me délivre un nouveau passeport, je le récupérai avant de quitter le Botswana pour l'Afrique du Sud, à Goboronne, à 1800 Kms de là.

Heureusement les autres sont là pour se supporter, car j'ai le moral à zéro, je m'en veut, je suis vert de pourrir leur vacances. Pour se remonter le moral, on se fait un super repas au resto de l'hôtel, qui est hyper luxueux, au moins ça fait retomber le stress, on va pouvoir se reposer dans de vrais lits. Ca fait bizarre de se retrouver là après plusieurs nuits passées dans le bush. Lendemain matin, on vérifie aux différents postes de police et postes de frontière, si mon passeport n'a pas réapparu, sans résultats. Les autres me déposent en ville pour que j'envoie tout ce qu'il faut par DHL, à l'ambassade, pendant ce temps là j'ai réussi à les convaincre d'aller aux Vic falls sans moi, je rate les Vic falls, ça aurait pu être pire. J'envoie le tout, me balade un peu en ville, l'Internet café est en panne, je rentre à l'hôtel à pied.

Dix minutes après avoir rejoint ma chambre, j'allume la télé, quelqu'un tape à la porte et s'enfuit en courant, j'ouvre, personne. Par terre, un passeport, c'est le mien ! je comprends plus rien, ma tête fume, comment un éventuel voleur a pu retrouver ma trace ? Je reste con.

Là j'entends deux mecs morts de rire qui sortent du bout du couloir, Gilou et Djano. Ils ont retrouvés mon passeport, il est tombé à leurs pieds en claquant la porte de la voiture, avant d'embarquer sur le ferry réparé. Il avait glissé derrière la boite a gants. Il est trop tard pour prendre le ferry aujourd'hui, demain à la première heure pour les chutes Victoria, yahoo !!

En attendant, glande à l'hotel autour de la piscine, et d'une bière bien fraîche.

Au bord de la piscine.

L'Internet café du Lodge d'à côté m'apprends les résultats du Paris Dakar 2004. Retour à l'hôtel, petit tarot avec l'apéro, et une bonne bouffe au resto, deuxième soir de suite, c'est la fête. Le moral est revenu.

L'hôtel est parfait, mais pour être honnête, le bush me manque, les matelas qui puent, les pâtes au ketchup, le campement à préparer, les moustiques, … tout ça me manque.

Les autres me prennent pour un fou, mais je me sens définitivement mieux dans cet environnement plutôt que dans un hôtel de luxe où je finis par tourner en rond rapidement. J'attends avec impatience le retour sur la piste, en attendant on se repose, et on recharge les batteries, ce qui était vraiment nécessaire.

 

Samedi 24

 

On se rend compte qu'il nous reste moins d'une semaine, ça passe vite et déjà tellement de moments passés. C'est l'heure des premiers bilans, les boules. On part tôt pour les Vic falls, avant cela, faut passer du Botswana en Zambie, par le ferry. Faut bien prévoir une demi journée pour ça, c'est un vrai parcours du combattant. Longue attente au ferry, il y a déjà beaucoup de monde devant nous, mais ce n'est rien comparé à l'attente des dizaines de camions, sachant que seul un camion pour quatre voitures peut embarquer, à la fois.

Comme d'habitude c'est le bordel à l'Africaine, avec toute sorte de mecs qui se font passer pour des employés du ferry, ou qui veulent échanger de l'argent, les dollars et les euros étant très recherchés.

Bref, o prend le troisième ferry. A bord l'un des faux employés qui a empoché la taxe de passage a ses fins personnelles, se fait prendre par un vrai employé, il prend une baffe énorme, devant nos yeux, on a mal pour lui, mais il ne l'a pas volé.

Arrivé de l'autre côté, tu commences la distribution des dollars US, 15 dollars pour le ferry, 25 $ pour le visa, 15 pour l'assurance de la voiture, …Les Vic falls c'est rentable ! C'est une usine à pomper du pognon aux touristes, tout le monde est de mèche, si tu prends pas l'assurance de la voiture, un flic t'arrêtes 15 Kms plus loin, et tu ne passes pas si tu ne l'a pas. A savoir si cette taxe existe vraiment, c'est une autre histoire …

Trois heures après avoir quitté le Botswana, nous voila enfin en Zambie, avec deux jours de retard. On a raté le rafting, c'est bien dommage, car ça devait être quelque chose quand tu vois la rivière !

On a encore zappé le repas du midi, ça devient une sale habitude. A proximité, on voit déjà le spray d'eau énorme qui jaillit au dessus, impressionnant. Pour aller voir les chutes : 10$ de plus, ce qui fait 135 $ à trois, rien que pour accéder aux chutes ! Pour les babouins et les singes vervets, c'est gratuit, il y en a partout. La chute d'eau est vraiment impressionnante, pas spécialement haute, mais massive et très large. Le débit d'eau est impressionnant, le bruit est assourdissant, ce n'est pas pour rien qu'elle est appelée dans le dialecte local, « le grondement des dieux ». Beaucoup de vapeur remonte le long de la paroi d'en face, la chute tombe dans un canyon étroit, qui s'étale entre la Zambie et le Zimbabwe. Pour suivre l chute dans sa largeur, un chemin sillonne le haut de la falaise, là où toute la vapeur retombe, prévoir les Kways ! D'ailleurs les locaux ne sont pas fous, ils louent des Kways à l'entrée du chemin, ce n'est pas du luxe.

On a l'impression qu'il pleut en permanence, cela crée un micro climat, pas étonnant que la végétation ressemble plus à celle de la forêt amazonienne, que à une brousse africaine. Après être jusqu'à la limite de la frontière zimbabwéenne, malgré les kways, on était trempés jusqu'aux os.

Les chutes Victoria

En résumé, les chutes Victoria, c'est impressionnant, c'est à voir, mais ça n'a rien d'exemplaire, et c'est touristiquement surexploité. On n'ira pas côté zimbabwéen, car ça ne vaut pas le coup de repasser la frontière, redistribuer des dollars, pour voir quasiment la même chose. Par contre, on remonte en amont des chutes. De prés ça fait peur, pourtant des gamins se baignent, dans des trous naturels de la piscine, juste avant la chute de tonnes d'eau plusieurs dizaines de mètres plus bas.

En fin d'après midi, on se pose tranquille dans un lodge-camping très sympa, les campings ne manquent pas autour des chutes. On fait prendre l'air aux tentes et aux matelas qui ont plus que accumulés de l'humidité. Résultat, ca pue la dedans, surtout que l'on ne les a pas ouvertes depuis deux trois jours.

Ca manque d'action, vivement demain : longue route pour aller au parc Xai pan, au Botswana, retour dans la brousse, youpi ! On n'a toujours pas de frigo, impossible de trouver un câble pour remplacer celui qui a brûlé. Une fois de plus on a était obligé de jeter de la bouffe, ce qui fait toujours mal au cœur.

 

Dimanche 25

 

Après un bon orage pendant la nuit, des petites fuites dans la tente, petit dèj et d épart tôt pour le ferry, afin d'être dans les premiers sur place, et prendre le premier. Les formalités à la frontière sont bouclées rapidement, on commence à avoir l'habitude. Le ferry revient côté Zambie, on est la première voiture, on va pouvoir embarquer … et non ! il a encore panné, décidément c'est la poisse. On attendra une bonne demi heure avant qu'il ne puisse repartir, ce qui n'est rien sur l'échelle de «  l'african time ».

11H00, on est au Botswana, welcome to Botswana, tequila … dommage on a plus de radio depuis la Namibie, Manu Chao nous manque.

En route pour Nata, plein Sud, le long de la frontière zimbabwéenne, sur la route «  des chasseurs » ou la route «  de l'ivoire », route empruntée à l'époque par les chasseurs, entre les zones de chasse paradisiaque du Zimbabwe, et les comptoirs du Sud. Cette route est interdite la nuit, à cause des dangers des animaux sauvages traversant cette « autoroute ». Effectivement, 10 Kms plus loin, une antilope sable au bord de la route ! Antilope très difficile à voir en temps normal. Il est immense, superbe trophée, mon père en aurait été malade. Puis impalas, éléphants, … Je précise quand même que l'on est en dehors de toute réserve. On trace pas mal, vu la route que l'on a à faire jusqu'à Nxai pan dans le Kalahari.

Jean Marc se fait une petite frayeur au volant, un steenbuck traverse juste devant les roues du 4*4 lancé à toute vitesse. Ca surprend, celui là à eu chaud aux fesses. On crève de chaud, toujours pas de câble pour le frigo, rien de frais à boire, en plus on est dimanche, tout est fermé.

Après Nata, cap plein Ouest, faudra trouver la piste au GPS à partir de là. Finalement il y a un panneau, on remonte vers la réserve, sur la route : autruches, zèbres, outardes, aigles, …

Arrivée à 16H30 dans la réserve, on est les seuls, toute la réserve rien que pour nous. On s'installe à côté du site de camping, car il est inondé, impossible d'accéder au bloc sanitaire., de toute façon les douches sont en panne.

Bref on mange rapidement, une fois de plus, le repas de midi est tombé aux oubliettes. Cela nous laisser le temps de se balader dans la réserve, pour la tombée de la nuit, meilleur moment de la journée pour observer les animaux. La fraîcheur tombée, ils se dirigent vers les points d'eau pour se désaltérer, les fauves eux se mettent en chasse …

On recherche désespérément des guépards, ils manquent à notre tableau de chasse. Les grandes plaines de Nxai pan, sont propices à ses animaux.

Les plaines ressemblent à l'idée que je me fais du Serengeti, des zèbres à perte de vue, ils migrent de l'Okavango, vers les pans plus au Sud, pendant la saison des pluies. Egalement quelques gnous, des springbucks, mais pas grand-chose d'autre, pas de guépard malgré une ombre se faufilant qui n'était qu'un chacal. Le coucher de soleil est magnifique, ça fait du bien d'être à nouveau dans le bush. On fait un grand feu pour tenir éloigné les éventuels visiteurs nocturnes. Notre camp est un peu encaissé au milieu d'une végétation dense, pas de visibilité sur ca qui approche, il faudra rester vigilant. Gilles hésite un peu à aller faire caca dans le bush.

Il fait super chaud, encore plus chaud que pendant la journée. Même sans bouger, on transpire, il n'y a pas un poil d'air. Le soir, dans les tentes, c'est l'enfer, irrespirable, la chaleur en plus de l'odeur. Je dors la tête dehors, mais les moustiques me harcèlent. Je rentre la tête et ferme la moustiquaire, mais c'est déjà trop tard. A l'intérieure c'et un bourdonnement infernal, on a l'impression d'être dans une ruche. On est obligé de gazer la tente, à coup de bombe anti-moustiques, et attendre un moment dehors, le temps d'y pouvoir respirer à nouveau. Un peu de pluie apportera la fraîcheur nécessaire pour s'endormir.

 

Lundi 26

 

Petit tour dans la réserve avant de reprendre la route, toujours autant de zébres, deux éléphants également. Le Nord de la réserve est gorgé d'eau, de boue, le sol est très meuble, on manque de s'embourber plusieurs fois.

La réserve est sympa, surtout les grandes plaines, mais elle est assez petite, on en a vite fait le tour. On décide d'en sortir et de faire un crochet vers Baines baobab, dans les pans du Sud. La piste est sympa, beaux paysages de plaines, on arrive à un pan rempli d'eau, juste avant les fameux baobabs découverts par l'explorateur anglais Baines. Le sol est gorgé d'eau, on nous a mis en garde sur les dangers de ces pans, on peut y rester embourbés plusieurs jours sans pouvoir bouger la voiture. On décide d'essayer d'en faire le tour, pas besoin de jouer au plus malin, mais on se rend compte très vite que le sol est trop mou, si on s'embourbe, personne ne passera par là pour nous sortir de là, donc demi tour, tant pis pour les baobabs, direction la prochaine étape : Makgadikgadi pan.

Pan avant Baines baobab

On traverse la réserve sans payer, nickel. En fait on a trouvé au GPS une piste, qui débouchait sur la route, et on est arrivé à la gate, mais en venant du parc, on s'est retrouvé à la sortie, en croyant être à l'entrée. Le camping que l'on veut rejoindre est Kwanga, en bordure de réserve. On a évité de payer le prix exorbitant des droits d'entrée des parcs botswanais (250 fcs par personne pour camper).

Le camping est excellent, au milieu du bush, au bord d'une rivière asséchée. Cet endroit est réputé pour être une zone de passage des animaux jusqu'au point d'eau de la rivière, pas d'eau, pas d'animaux. Mais le coin est vraiment agréable, avec la piscine, des blocs sanitaires, un bar, et des emplacements à l'ombre des arbres.

Comme d'habitude, on est les seuls touristes, à notre arrivée, pas âme qui vive, après une demi heure d'attente, on se jette dans la piscine qui nous tendait les bras. Difficile de résister apres plusieurs Kms à bouffer la poussière, sous la chaleur étouffante. Le responsable du site, se pointera un peu plus tard, n'ayant pas vu de touristes depuis une semaine, il tuait le temps dans le lodge à trois Kms de là. Il ouvre le bar pour nous, des bières bien fraîches, au bord de la piscine, au milieu du bush. Royal au bar !

On fait un crochet par le lodge pour acheter des cigarettes, il est aussi vide que le camping, c'est dommage, car il est superbe, ça doit coûter une petite fortune un séjour ici. Des zèbres apprivoisés font copain copain avec Gilou.

Zèbre domestiqué faisant une gaterie à Gilou.

On se fait un bon apéro, bien arrosé au pastis et au rhum, un bon feu, bref une bonne soirée sous les étoiles, faut profiter car bientôt on sera dans l'avion du retour vers Paris.

Jean Marc a un peu trop arrosé la soirée, pour le coup, une fois n'est pas coutume, on se couche un peu plus tard : à 22H00 !! On a pris l'habitude de vivre avec le soleil.

 

Mardi 27

 

Réveil difficile pour Jean Marc. Je suis le premier levé, je vais faire un petite balade à pied le long de la rivière. Plus que trois jours, c'est dur à encaisser. Petit dèj classique : ouma-café, puis départ vers Tchwagong, au milieu des pans (lacs asséchés), à l'Est de Makgadikgadi pan game reserve. Il parait qu'il y subsiste encore des chameaux sauvages autour de Tchwagong. Juste avant d'arriver à Rakops, on rencontre un camion en panne au bord de la route, depuis la veille. On récupère le numéro de téléphone de son patron, pour qu'il lui envoie une dépanneuse, ainsi va la vie sur les routes d'Afrique. A Rakops, ravitaillement d'essence, la pompe est vétuste, puisqu'il faut pomper à la manivelle.

On passe ensuite par Orapa, ville fermée qu'il faut contourner. On ne sait pas pour qu'elle raison au juste, sûrement pour protéger les mines de diamants qui s'y trouvent. Ensuite navigation au GPS, on trouve facilement Mmatshumo, après avoir avalé un « délicieux » corned beef, au bord de la piste.

On galère un peu pour trouver la bonne piste parmi la multitude de pistes qui partent du village. Les indications des habitants ne sont pas très claires, une fois encore le GPS est bien utile. La piste est bonne par moment, un peu défoncée à d'autres, il faut éviter les pièges, et les glissades dues à la boue.

On tombe sur une barrière de contrôle vétérinaire, le gars arrive en courant dix minutes plus tard, pour nous ouvrir. Ca fait un choc de voir un gars pressé en Afrique ! Il a pas du voir grand monde depuis plusieurs jours, surtout en cette période où cette zone est réputée « piégeuse ». Le temps est bizarre, beaucoup de brume, avec du crachas, un ciel très bas, non ! On n'est pas en Bretagne ! Pourtant il fait inhabituellement frais.

Devant nous, pas un arbre, pas un monticule de terre dépassant 50 cm, une végétation au ras du sol très dense, qui disparaît peu à peu pour une fine couche blanchâtre de sel, recouvrant la terre asséchée, une sorte de mer blanche toute plate, à perte de vue. C'est une sensation étrange, mais très agréable de rouler sur cette surface. Un sentiment de liberté énorme. Faut faire attention de pas trop quitter les traces de pneu, sous peine de se faire piéger par un sol qui peut devenir piégeux. C'est le genre d'endroit où il vaut mieux d'éviter de s'embourber. Le sol est dur par endroit, à d'autres c'est une apparence de dureté, il est gorgé d'eau.

A quelques Kms de Tchwagong, on rencontre une « forêt », on décide de s'arrêter là pour camper.

On s'écarte de la piste, pour être tranquille, et pose le campement, le train train, récolte du bois, tendre la bâche en cas de pluie, installer les tentes, …

La pluie ne viendra pas, tant mieux, un peu de répit. Je marche jusqu'en bordure du pan, pour prendre en photo le coucher de soleil. C'est agréable de marcher dans cet endroit, personne en vue, le silence, le calme.

Faut finir toute la bouffe avant la fin, donc ce soir repas de roi !

Gilles et Jean Marc, sont bien fatigués, Djano a commaté toute la journée, Gilou ne se sent pas bien depuis quelques jours, donc ce soir on se couche avec le soleil, dodo à 08H00. Pour moi, impossible de dormir, je lit un peu au bord du feu, puis un somnifère pour m'aider à dormir.

Ciel d'Afrique en feu.

Mercredi 28

 

Réveil en même temps que le soleil pour admirer son lever absolument unique. Je réveille les autres pour qu'ils voient ça, tout le monde y va de sa photo, pour immortaliser l'instant, un nouveau jour se lève dans ce soin perdu du Botswana.

On reprend la route, retour sur nos pas, jusqu'à la route principale. Le gardien de la barrière vétérinaire fait son jogging pour venir nous ouvrir, le seul gars pressé que l'on a rencontré en un mois.

On s'arrête à Lethakané, pour acheter de l'eau fraîche, le frigo ne marche toujours pas.

En route pour le Khama rhino sanctuaire, dernière étape de notre séjour botswanais. Arrivée là bas vers 13H00, on fait une drive autour du parc. Il fait chaud et l'on ne rencontre que peu d'animaux, à part autour du pan, où viennent s'abreuver, de nombreuses espèces d'antilopes. Une heure plus tard, on fini par trouver trois rhinos entrain de dormir sous un arbre. On essaie de trouver des élands, antilope la plus grosse d'Afrique, et deuxième emblème du parc après les rhinos, mais sans résultats, direction le camping.

L'emplacement est très sympa, mais on se fait harceler par des fourmis volantes, qui nous mordent plus qu'ils nous piquent, pendant la partie de tarot.

Vers 17H00, on charge tout dans la voiture, pour une drive du soir. On changera d'emplacement en revenant, ces mouches la, c'est vraiment pénible. Au passage on s'arête à la petite boutique, quelques bières seront le bienvenues pour cette dernière drive dans le bush, à la recherche, qui sait, d'un fauve ?

On décide de se placer devant le pan, c'est là que l'on a le plus de chance de voir des animaux, c'est au coucher du soleil que tous convergent vers le point d'eau.

Un jeune rhino, suit, intrigué, une tortue. La scène est plutôt amusante, la tortue n'est pas chaude pour faire copain avec un tank de ne tonne. Amusant aussi, les jeunes mâles rhinos qui se chamaillent et s'amusent à s charger, se bousculer, se défier, corne contre corne. Ca devient un poil moins amusant, lorsqu'ils se rapprochent dangereusement de la voiture, tout en continuant à se battre, juste que devant notre capot, petit moment de stress. Ils finiront par rejoindre le point d'eau tranquillement, avec un beau coucher de soleil en toile de fond.

Les rhinos de Khama

Retour au camping avant la nuit, pas de léopard sur la route, juste quelques girafes. Douce soirée au coin du feu, dernière nuit dans le bush, on prend le temps d'apprécier ces derniers moments. Pas un nuage, le ciel étoilé comme toit, le crépitement du feu comme berceuse, bonne nuit les petits …Zzzzz

 

Jeudi 29

 

Dernier jour au Botswana, dernier réveil dans le bush. On part assez tôt de Khama rhino sanctuaire, pour Gaborone au Sud. Je dois récupérer mon permis de conduire. Une fois en ville, tout le monde nous regarde de travers, on ressemble à rien, la voiture est méga crade, même les blacks qui roulent dans des poubelles, regarde la voiture avec un air de dégoût, ils ne comprennent pas trop ce que des blancs foutent dans une telle voiture. Même les flics nous arrêtent, ils veulent nous mettre une amende pour voiture sale, c'est une boutade bien sûr.

On trouve l'ambassade sans encombres, et on se tape des nuggets et des burgers, en fait c'est vraiment dégeu, je préfère encore des pâtes au ketchup !

Dernier passage de frontière, express, on est devenu des experts en la matière, car croyez moi, ici, c'est vraiment tout un art !

Retour en Afrique du Sud, et le « Revel In » backpacker, la boucle est bouclée. C'est la fin, retour au point de départ. On est maintenant excité à l'idée de rentrer chez soi, revoir tout le monde, raconter nos aventures.

La barman se souvient de nous, et nous fait remarquer, que il y a u mois, la voiture était moins sale que ça. On sait, merci …

Quelques verres au bar, avant d'aller se coucher, dernier dodo dans les tentes, sur le toit de notre quatrième compagnon, ce cher Toyota Hilux.

 

Vendredi 30

 

Retour sur Johannesburg, la ville, la pollution, le monde, les bouchons, le bruit … C'est une grande claque dans la gueule ! Après un mois dans le bush, on peut sentir notre cœur se rétrécir dans notre poitrine, on sent la pression, les agressions extérieures, le manque d'espace ; de liberté, qu'une envie : repartir.

 

A bientôt, Olivier.

 

Le bout de la piste.