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Rolf et moi avions decide que l`on en avait assez de faire les game reserve en voiture, Pas assez fatigant, donc vendredi vers midi, nous voila parti pour vivre une experience unique: un trail a Umfolozi, dans la zone "sauvage" de la game reserve la plus importante du Natal: Umfolozi. Ce trail est un trail tres exclusif a cause du site: 30 000 hectares de brousse brute, n`ayant pas changee depuis le premier jour ou les colons hollandais ont debarques a Cape town, pas de routes, pas de fils electriques, Aucune fondation en dur, que de la brousse et des animaux sauvages …

Le trail consiste en 4 nuits et 3 jours de marche. Donc vendredi apres midi, apres un trajet sans histoire, 3 heures de route plus tard nous voici a Mpila, camp principal d`Umfolozi. On as 2 heures a tuer avant de se rendre au camp de depart des trails: Umtinzini. Donc deux heures de voiture dans la game reserve, le temps de voir 3 black rhinos (les plus rares et les plus agressifs), quelques antilopes et buffles. A 05H00 de l`apresm nous voici a Umtinzini, camp tres sympa au bord de la riviere. On est pas les premiers, un couple d`espagnols est deja sur les lieux: Daniel et Esperanza. Puis les autres membres du groupe arrivent: un couple d`anglais, et un couple d`americains, 8 personnes en tout, avec Rolf le bosh et moi le frenchie, le compte est bon.

Manque plus que le ranger: Dennis. Un jeune ranger tout frais sorti d`ecole, 25 ans et toutes ses dents, mais au cours du briefing il est dur avec nous: il nous annonce la couleur, alors pas d`electricite, pour l`eau: on utilise l`eau de la riviere, la douche: ya un bac suspendu a un arbre, au milieu de la brousse, les toilettes: une pelle, un rouleau pq et une boite d`allumette. Le principe est assez primitif: si la pelle est pas la: c`est occupe. Si la pelle est la, t`emprunte le petit chemin qui s`enfonce dans la brousse, tu t`arretes dans un endroit de ton choix, tu creuse ton trou (j`avais l`impression de creuser ma tombe a chaque fois), tu paye les impots, brule le pqs (sinon les hyenes deterre le tout, et le pq s`envole dans la savane), et rebouche la tombe. Les autres ont fait une de ces gueules, pour Rolf et moi ca nous convenait assez. Bref, pendant ce temps la, un elephant s`abreuvait de l`autre cote de la riviere, ce qui remontait sensiblement le moral des troupes.

Apres le briefing, repas autour du feu de camp avec nos futures coequipiers, c`etait un peu la coupe du monde avec toutes ces nationalites differentes. Rolf et moi on s`est charge de faire monter la pression, en racontant des histoires bien morbides de touristes se faisant bouffer par des lions affames, ou encornes par buffles ou blacks rhinos. Apres leur avoir fait remarquer les hyenes qui gueulaint au loin, tout le monde est rapidement parti se coucher, sauf les rosbeefs qui ont resiste et ont joue au Uno avec nous. A 10H00, il restait plus que Rolf et moi, le temps de terminer nos bieres et de se faire une derniere flambee avec le feu de camp.

Lendemain matin, leve avec le soleil, soit: 06H00 du mat, le ranger est deja la, pret a partir, je sent que ca vas etre un furieux celui la, cool !! Il nous conseil de laisser nos montres dans les voitures, et nous donnent des sacs en toile, ou metre les afaires que l`on veut emmener avec nous. Ceux ci seront charges sur des anes, et nous devencerons au camp. Apes un copieux petit dej, depart pour 3 jours de marche , a raison de 20 bornes par jour sous un soleil de plomb, au mileu des serpents, moustiques et autres betes ma fois tres sympatiques, cool ! qu`est ce qu`on attend !

Premiere etape: traverser la riviere, je comprends maintenant pourquoi le ranger est en sandales et en short. Bref, tout le monde se retrouve en short, ou pantalon releve, et pied nu. Au fait ya des crocos la dedans? Reponse du ranger: "sometimes", ok, les femmes et les enfants d`abbord. L`eau etait gelee, de quoi reveiller parce que la mise en jambe est pas evidente: je savais que j`aurai du me metre au regime! Damned.

La marche : tres agreable, meme si tu vois pas beaucoup d`animaux, rien que le plaisir de marcher en silence dans la brousse, en file indienne, a regarder derriere chaque buisson qu`est ce qui pourait bien te surgir dessus, c`est exellent. On as d`abord coupe a travers la foret, pour ensuite rejoindre la riviere un peu plus loin. Le temps d`une premiere pause, sur les collines surplombant la riviere, tout le monde assis sur un rocher, avec devant soi de la brousse a perte de vue, quelques buffles qui dorment sur le sable, un peu plus loin en amont, un black rhino qui apparait derriere un buisson, le long de la riviere, le temps de boire quelques gorgees. Nous revoila parti en marche.

Les pauses etaient assez regulieres, car sous la chaleur t`explose rapidement, donc t`es bien content de temps en temps de t`arreter a l`ombre d`un arbre, manger une barre de cereales, et boire un coup. En route, on as rencontre un white rhino, tres curieux, qui nous as suivi pendant quelques centaines de metres, il devait se demander qui etaient ces etranges energumenes qui ressemblent vaguement a un baboin debout, avec un sac sur le dos. Puis quelques buffles un peu plus loin, qui dormaient comme des larves a l`ombre des accacias.

Le ranger s`est avere etre une source intarrisable de renseignements interressants sur la brousse, les arbres, les plantes, les animaux … Donc j`ai pas arrete de lui poser plein de questions, lui il devait en avoir plein le c.. Pour me le faire payer, il m`as fait attraper une tortue au milieu d`une mare de boue, apres l`avoir attrapee, cette saloperie m`as pisse sur la main, et la pisse de tortue, ca pue.

Apres midi, nouvelle pause, séance jeu pour Rolf et moi: "bok droll spur" ce qui veut dire en afrikans: cracha de crotes d`impala, le but du jeu etant de cracher le plus loin possible, tout en essayant de pas choisir une crote trop fraiche !

Bref, le soir, arrivee au camp, apres avoir retraverse la riviere, et effectivement le camp etait tel que Dennis l`avait decrit: primitif, mais confortable, avec quand meme des tentes equipees de matelas et couvertures pour la nuit. J`ai les jambes un peu fatiguees, mais tranquille, je pensais que l`on marcherai plus. A chaque fois, on arrivait 2 heures avant la nuit environ, pour que tout le monde est le temps de prendre une douche, et se preparer, car une fois la nuit tombee, plus question de s`eloigner du camp de plus de 5m.

Mauvaise nouvelle: une de mes bieres a explose pendant le trajet a dos d`ane (vu que j`avais pas besoin de beaucoup de fringues, en gros ce que j`avais sur moi, j`avais comble le sac avec qq bieres…), bonne nouvelle, c`est dans le sac de Rolf qu`elle a explose !, vu qu`il avait encore moins d`affaires que moi. Il me reste deux bieres, quelle misere, donc je m`empresse vite d`aller en boire une, au bord de la riviere, en admirant la fin de journee au milieu de la brousse, c`est vraiment le moment que je prefere. Avant que la nuit tombe, douche au milieu de la brousse, avec l`eau de la riviere chauffee dans une grande marmite posee sur le feu. C`etait en fait, la meilleur douche que j`ai prise, a poil au milieu de la brousse, avec juste un bidon acroche au dessus de soi dans un arbre, et de l`eau chaude apres une journee passee sous le soleil et dans la poussiere.

Soiree autour du feu: Top ! sous les etoiles, a ecouter les bruits de la brousse, et regarder le feu de camp crepiter, tout cela alonge sur un matelas, apres un bon repas. Le fait de pas avoir de montre, ca te change la vie, tu manges quand t`as faim, tu dors quand t`es fatigue et basta, tu te prends pas la tete. Le soir, Rolf et moi etions toujours les derniers couches, je suppose que les jeunes couples avaient mieux a faire sous la tente, du coup on se faisait des bonnes veillees au coin du feu jusqu`a tard ! au moins 10H00 ! a vue de nez, vu que sans montre tu te rends pas du tout compte, le soleil se couche aux environ de 18H30.

Lendemain matin, idem, lever avec le soleil, petit dej, café chaud, preparatif du pic-nic, traverser la riviere, et c`est parti pour une journee de marche. Ce jour la (dimanche deja), il faisait particulierement chaud, donc pour la pause de midi, arret au bord de la riviere, et baignade en short pour Rolf et moi, plus bagagres, plaquages de rugby, sauts, plus pleins d`autres jeux bien stupides, mais rien que l`idee de se baigner dans une riviere, entoure par la brousse, au milieu de nul part, c`est juissif.

L`apres midi, marche le long de la riviere, rencontre avec deux white rhinos entrain de se prendre un bain de boue dans une mare, on es reste environ une heure a les observer, sans qu`ils nous voient.

Le soir: retour au camp, traversee de riviere, tu reflechie meme plus au fait qu`il pourait y avoir des crocodiles. Puis apres la routine: douche, couche de soleil au bord de la riviere, feu de camp, … ce soir la , on avait les hyenes pas loin du camp, on entendait leur cris si caracteristique, la je peut pas vous l`imiter par e-mail, desole. Une fois tout le monde couche, on entendait des droles de bruits autour de nous avec Rolf, mais trop faignant pour bouger des matelas autour du feu, juste un petit effort pour re-metre un peu de bois dans le feu, histoire de tenir a distance les petites betes bizarres qui rodaient autour de nous, pas question de pourrir notre dernier soir dans le primitif camp.

Lendemain, tout le monde met son packetage sur le dos des anes, et bye-bye joli petit camp de brousse au bord de la riviere (je sais , ca fait tres petite maison dans la prairie, mais je m`en fou, c`est mon histoire). Sur le trajet du retour, Dennis (notre ranger) choisi une route encore jamais empruntee. En gros la route pour Dennis c`est: si on voit un chemin (chemin cree par le passage de grosses bebetes comme elephants, rhinos ou hippos) qui part dans la bonne direction, on le prends et apres on avise.

Bref sa nouvelle route etait pas mal, puisque c`est la qu`on as vu le plus d`animaux: d`abbord un black rhino, a couvert dans la foret, s`appretant a aller boire, puis le vent a tourne, il nous a senti et a detale a une vitesse impressionante pour un si gros machin, je prefere pas l`imaginer foncer sur nous a cette vitesse! En deux secondes il avait disparu. Un peu plus tard un white rhino cette fois, entrain de dormir dans un trou (c`est assez faignant ces bestioles), Meme histoire, le vent qui tourne, et pouf, il decole comme une fusee, hallucinant la vitesse a laquelle un animal de plus d`une tonne, bondit hors du trou et detale a toute vitesse, juste pour une odeur suspecte, bon d`accord on commencait a puer grave, mais quand meme !

Apres les rhinos c`etait au tour des pumbas ou plus exactement des phacocheres (cf le roi lion, ma culture cinematographique est assez limitee), trop marrant ces bestioles, Ils etaient assez intrigues, et sont restes un bon moment face a nous, a nous devisager, alors qu`ils sont beaucoup plus moche que l`homme (la plus part du temps), des qu`on faisait un mouvement brusque ils detalaient de quelques metres avec la queue dressee en l`air (pas celle la, celle qu`on as pas), et s`arretaient pour nous devisager a nouveau.

Ensuite c`est monsieur l`elephant qui nous attendait dans un lit de riviere a sec, il nous est apparu juste a la sortie d`un buisson, a seulement quelques metres de nous, et comme MONSIEUR l`elephant est un animal suceptible, on as fait marche arriere, et on es alle se poster a distance raisonable pour pouvoir l`observer. Il avait creuse un trou dans le sable a l`aide de sa patte avant, afin d`atteindre l`eau, 1m sous la surface. Puis il a tire sa reverence et est alle se refugier dans la foret. Il avait creuse plusieurs de ces trous dans le sable, un peu partout. En remontant sa piste, on est tombe nez a nez avec une hyene qui faisait sa sieste sous un rocher, elle nous as observe un petit moment puis a detale. Un peu plus loin dormaient deux vieux buffles solitaires. Matinee tres prolifique, sans compter un enorme varan qui nous barrait la route au milieu de la piste.

Pause du midi au bord de la riviere (cette fameuse riviere qui nous suit partout est la "black umfolozi river"), on as traverse la riviere juste a l`endroit ou Dennis a degote des traces de crocodiles, cool. Pour atteindre un endroit a l`ombre, tout le monde a etait oblige de se tremper le futal, comme on etait mouille, Rolf et moi avons decide de se baigner tout habille, tant qu`a faire. Retour au camp de base dans l`apresm, juste le temps d`observer des baboins, de l`autre cote de la riviere, grimper aux arbres, faire les cons, se pourchasser, … Dennis nous a fait remarquer qu`ils n`etaient pas si loin de l`homme que ca, en les comparant a Rolf et moi.

Le retour au camp de base etait assez deprimant, ca n`as definitivement pas la meme saveur, trop evolue, "moi homme des cavernes, moi vouloir brousse", voila a peu pres ou on en etait avec Rolf dans notre tete. Dernier feu de camp, et dernier couche de soleil (pas le plus moche !!!!), une derniere frayeur pour Rolf qui a deniche un scorpion dans le bois qu`il projetait de jeter dans les flammes, du coup il a tout jete, le bois, et le scorpion avec. Pour notre dernier feu de camp, une fois tout le monde couche, on as fait le feu le plus enorme possible, il etait tellment chaud, qu`on pouvait pas rester a moins de 3m du feu. On es parti se coucher, le feu brulait encore. Le matin, le feu brulait toujours, ca c`etait pas du feu de camp de tapette! puis on a repris la route, la tete pleine d`images, directement pour le boulot, ou je suis actuelment, entrain d`ecrire ce putain de texte, qui apparemment est assez long, je m`en etait pas encore rendu compte, au moins ca m`as permis d`etre la bas encore un peu, quelque part dans la brousse, au bord d`une riviere, au pied d`une colline.

de gauche a droite: Richard, Corrina et Nick (les britishs),

heather (americaine, son mari peter prend la photo avec Rolf),

puis dennis le ranger, oim, et Esperanza et Daniel (les espagnols).