
Tasmania – Australia
Craddle Mountain

21 au 26 Décembre 2006
Chacha, Anna, Chris et Olivier.
Après plusieurs jours à écumer tous les magasins de Brisbane, toujours à la recherche d’un objet qui nous parait indispensable, nous voila parti vers l’aéroport après une courte journée au taf, pourtant trop longue. Un vol tranquille jusqu’à Melbourne, où nous attend notre correspondance pour Hobart, chef lieu de la Tasmanie.
Erreur ! Notre vol est annoncé avec deux heures de retard dans un premier temps, puis une heure trente de plus ! Virgin Blue n’a pas de pilote pour se vol, super … et c’est pas les 15 dollars de bon qui nous redonne le sourire, ya t-il un pilote dans l’avion ? Le pilote a du changer d’avis en voyant les prévisions météo pour les prochains jours : averses, front froid venu du Sud (ce qui parait anormal pour un européen), voir de la neige en montagne, un vrai climat tasmanien au programme. Déjà que Charlotte angoisse un peu sur son état de forme, alors marcher avec tout son bardas sur le dos, sous la pluie, dans la boue, va falloir se transformer en moitié tortue moitié grenouille.
04H20 après avoir atterri, on embarque enfin. Pendant l’attente, Anna appelle l’hôtel où l’on est censé passer la nuit, pour les prévenir du retard. Arrivé à minuit, les bagages tardent à sortir, il était dit que la première nuit serai roots. Au moins la voiture de location est bien là. Confusion sur la destination, le parc possède deux entrées, l’une au Nord (Craddle Mountain), et l’autre au Sud, plus proche (Lake St Clair). D’après nos cartes, la marche que l’on veut faire (Barn Bluff) se trouve plus au Sud, et notre hôtel pour la nuit, plus au Nord. On décide de laisser tomber l’hôtel, et de se rapprocher de l’entrée Sud. Il est déjà 01H00 du mat lorsque l’on prend la route. Premiers soubresauts sous ma conduite peut habituée aux boites automatiques, erreur classique, je cherche désespéramment à débrayer, en appuyant sur la seule pédale que je trouve, celle du frein …Vieux reflex conditionné, difficile de s’en débarrasser.
Craddle Mountain
Après quelques hésitations dans les faubourgs de Hobart, nous voila sur la bonne route, l’autoroute A10, qui n’en a que le nom. Très vite on se retrouve en rase campagne, sur des routes sinueuses mal éclairées. Cadavres de Kangourous, wallabies ou opossums jonchent le bitume, rencontres tragiques avec les rares monstres à quatre roues du coin.
Pas un hôtel ouvert, on se résout à passer la nuit dehors. Il faudra attendre de quitter les zones habitées, bordées par les immenses fermes enfermées derrière leurs barbelés, pour espérer trouver un coin tranquille à l’écart de la route, pour poser nos tentes.
J’évite un énorme opossum au détour d’un virage, au moment où l’on traverse les premiers parcs nationaux, miraculés de la route. Il est déjà 03H30 du mat, on est plus très loin du lac St Clair, il va falloir penser à s’arrêter pour grappiller quelques heures de sommeil. On finit par trouver une petite piste qui s’enfonce dans la forêt, parfait ! Le sol très rocailleux n’annonce rien de très confortable, mais les matelas auto gonflants et isotherme se révèlent être un premier gadget indispensable. Une fois calé au chaud, prés de Charlotte, me voila parti pour une courte mais bonne nuit, bercé par les bruits de la forêt.
Vendredi 22,
Réveil vers 07H00 du mat, un peu dans le pâté. Le spot de camping improvisé, s’avère être une belle forêt d’eucalyptus. Nous ne sommes plus très loin du lac St Clair, reste encore à trouver du gaz, pour le réchaud, vitale si l’on veut manger les quelques victuailles que chacun transporte. La première « ville », à défaut de nous fournir le précieux gaz intransportable dans l’avion, nous offre un copieux petit déjeuner, dans la taverne du « wombat affamé », nous festoyons d’œuf et de bacon, comme si c’était notre dernier repas. Arrivé au lac St Clair, nous réalisons que notre marche part en fait depuis Craddle Mountain, à trois heures de route d’ici !
De plus ils n’ont pas de gaz ici, et à défaut de pouvoir faire « l’overland track » qui rejoint les deux extrémités du parc, la zone de Barn bluff reste notre objectif principal, donc roulez jeunesse, en voiture pour Craddle mountain, en espérant trouver du gaz sur la route.
Les paysages traversés sont superbes, un mélange d’Ecosse, de Camargue, et d’Australie bien sûr ! Vu les nombreux eucalyptus. Le temps pluvieux s’ajoute à l’ambiance « Seigneur des anneaux » on s’attend à voir surgir des lutins au milieu de la bruyère. La pluie s’accentue, ça s’annonce mal, va falloir s’adapter aux joies du camping humide et froid. On traverse la ville minière de Queen’s town, véritable ville fantôme, par miracle on y trouve deux vielles bouteilles de gaz dans une station service.
Arrivé enfin vers 14H00, un bus nous emmène au pied du lac Dove, et nous voila parti, emmitouflé dans nos ponchos déjà ruisselants, à l’attaque de la fameuse réserve tasmanienne, classée patrimoine mondial. Le ciel se bouche d’avantage, la pluie redouble, le chemin rocailleux se fait glissant et boueux, premiers escarpements sous le déluge, bref une bonne entrée en matière ! Charlotte en chie, mais avance à son rythme. Je este derrière pour la soutenir moralement, les premiers pas sont toujours les plus dures.
Départ sous la pluies: Anna, Chacha, moi et Chris.
Malgré l’horizon bouché, les lacs d’altitude surgissent par moment comme par magie, au milieu du brouillard, la steppe de bruyère sort tout droit d’un compte fantastique pour enfant, dans les trouées, le paysage apparaît époustouflant. On contourne le lac Dove par l’Est, passe le lac Hanson, et continue à patauger, trempés jusqu’aux orteils. Charlotte s’accroche, Chris et Anna ouvrent la voie. Il faut oublier, grimper jusqu’à « Hanson’s peak », vu les conditions. Après « Twisted lakes », le vent s’accélère, les conditions s’empirent. On se réfugie dans un petit refuge, entrevu dans une trouée, à quelques dizaines de mètres de la piste. Le temps d’avaler une barre de céréale, et on repart avant d’être prisonnier du confort relatif offert par la cabane, il nous faut rejoindre le refuge de « Scott Kilvert », au bord du lac Rodway, pour y passer la nuit.
Enfin à l'abri !
Des dizaines de cascades tombent de la montagne, le chemin n’est plus qu’un ruisseau, mais les derniers Kms sont avalés, motivé par l’idée de se mettre au chaud et au sec. Hors de question de camper ce soir, on espère bien se faire une place dans le chalet. Enfin le chalet apparaît, seul Alan, un retraité tasman en vadrouille, squatte le chalet.
Le poêle est déjà allumé, quelle joie de mettre des affaires sèches et être au chaud dans ce confortable refuge, camper dehors sous ce déluge, aurait été un enfer.
Journée humide .. t'en penses quoi Chris ?
Un véritable arbre de Noël est édifié autour du poêle, chaussettes humides, pantalons en guise de guirlandes. Alan avec son accent à couper au couteau, bavarde vivement avec nous, cela doit faire un moment qu’il n’a pas vu quelqu’un. Personne d’autre ne viendra jusqu’à la nuit, pas étonnant vu le temps, seul un petit wallaby vient grignoter juste devant le chalet.
L’endroit est rustique et très sympathique, après quelques pâtes et un plat de cuisine indienne, iophylisé, pas si mauvais que ça, un gros dodo nous tend les bras. On aligne des bancs autour du poêle. La pluie s’est finalement arrêtée, espérons que le soleil fera un bout de chemin avec nous, pour la journée de demain.
La nuit est un peu fraîche, mon duvet ne m’arrive que jusqu’au épaule, je recherche chaleur désespérément au milieu de rêves étranges, bercés par les ronflements d’Alan.
Refuge de Scott Kilvert
Samedi 23,
Réveil vers 06H00, le wallaby est toujours là, il doit être le gardien des lieux, veillant sur le sommeil des marcheurs. Miracle, la pluie s’est arrêtée, et le ciel tente de percer le brouillard encore installé confortablement, sur Benson’s peak. Petit dej rapide, barre chocolatée, café, pour le plein d’énergie. Le temps de préparer nos sacs et dire au revoir à Alan qui rentre au bercail, et nous voila reparti au plus tôt, pour profiter des quelques rayons de soleil. La pluie étant quand même le climat habituel de la Tasmanie, va savoir si le ciel bleu va durer, alors autant en profiter. Nos chaussures sont encore un peu trempées, mais rein à voir avec hier. Les jambes sont un peu lourdes, mais le réveil physique de la montée vers l’overland track, remet la machine en route rapidement.
petit lac d'altitude.
L’eau ruisselle de partout sur le chemin, et à force de les éviter, je fini bien sur par mettre un pied dans une flaque. Tout cela devrait sécher rapidement, car le soleil sort franchement de sa torpeur. La montée nous offre des points de vue superbes sur le lac Rodman. La pente se fait par moment plus ardue, nous obligeant à grimper avec l’aide des mains, histoire de ne pas basculer en arrière, poussé par le poids du sac. L’arrivée sur le plateau, à proximité de Benson’s peak, et un régal pour les yeux, et pour les jambes. Le vent glacial cingle nos muscles, et nous voila déjà dans la descente vers « la vallée des cascades ». La dernière partie est une partie de plaisir, pentes douces, temps froid et sec. Le chalet situé sur l’overland track, est bien plus fréquenté, on trouve quand même une petite hutte à l’écart, que la ranger rencontré sur la piste, nous a indiqué.
tout le monde profite du retour du soleil.
Pause déjeuner : Saucisson, biltong (viande séchée) et barres de céréales. On se prélasse au milieu des wallabies, le long du ruisseau qui s’écoule tranquillement derrière la hutte. L’endroit est très bucolique, ambiance 3petite maison dans la prairie » cette fois, Charles Ingalls va sûrement arrivé en chariot d’un moment à l’autre.
On laisse nos affaires dans notre petite hutte, installons nos duvets pour y marquer notre territoire, c’est que l’on prend goût au luxe de dormir entres les planches plutôt que sous la toile, et on part pour une marche vers Barn Bluff, l’un des sommets des environs (1550 mètres). Plaisir de marcher sans les sacs et sous le soleil. Le chemin longe le cirque naturel de Craddle, puis celui du Bluff, pour suivre les crêtes. Le pic de Barn Bluff se rapproche. Arrivés à quelques centaines de mètres du début de l’ascension, quelques sacs posés là par des grimpeurs, font la curiosité des corbeaux. Leurs propriétaires eux aussi les ont vus, et accourt pour sauver leurs barres normalement à l’abri dans les poches latérales.
En route pour "Barn Bluff"
Début de l’ascension dans la coulée d’éboulis de cet ancien volcan, puis se termine en escalade au milieu des gros blocs de rochers arrachés à la montagne. La vue au sommet est magnifique, et 9a tombe bien à pic, attention au vertige ! Depuis là haut on peut y voir l’overland track se perdre vers le sud, sillonnant au milieu des innombrables lacs. L’immense Lac Will, semble chatouiller les pieds du géant Barn Bluff, de l’autre côté : Benson’s Peak et Craddle Montain, alignés comme deux jumeaux. Je peux voir 300 mètres en contre bas, un petit point rouge : Charlotte et sa veste qui nous attendent au pied de l’éboulis. Pas de trace de Chris et d’Anna malgré mes appels, ils ont du suivre une voie sans issu, ou doivent s’envoyer en l’air, avec vue imprenable. Bref, j’y vais de mon petit tas de cailloux moi aussi, reflex traditionnel d’après ascension. Je m’arrange pur que le mien soit le plus haut. Redescente tranquille vers la vallée des cascades, une multitude de marcheurs y convergent (drôle de mot … J), comme des escargots non asexués, ayant vus la lumière, ça va être dur de garder l’exclusivité de notre petite cabane au fond du jardin. Le beau temps se maintient, et finalement la plus part des marcheurs optent pour l’intimité de la tente.
Au pied de "Barn Bluff"
Fin d’après midi au soleil, lecture allongé dans l’herbe, la tête sur le duvet, les wallabies s’activent un peu plus loin. Ils sont bien habitués à l’homme, car ils se laissent caresser, Chris leur fait même des petits mamours sur les deux joues. Anna, Chris et moi, décidons de rendre une petite visite aux chutes d’eau, quelques Kms plus loin vers le Sud. Le soleil commence à décliner, et s’apprête à se cacher derrière Barn Bluff. Apres avoir visiter quelques cascades, on s’installe sur un arbre mort, couché à l’horizontal, pour apprécier ce spectacle. Et qui sait ? Peut-être un wombat montrera le bout de son de son mignon minois.
Chris flirte avec les locaux
où sont les wombats?
Le soleil décline de côté, pas bon pour la photo parfaite attendue par Chris, retour au camp le long de la piste qui longe la crête de la vallée des cascades. La piste de l’overland est bien mieux entretenue que les itinéraires secondaires empruntés jusqu’à maintenant. Arrivé à la hutte, un wombat broute tranquillement dans la steppe tasmane, à quelques mètres de là seulement, c’était bien la peine d‘aller à perpette ! Lui aussi doit être un gardien des lieux. Approche pour la prise de photo de ce très curieux et très mignon petit marsupial, dont l’arrière train et la gueule ressemble étrangement à celle d’un ours. Animal très ancien, il eut pesé le même poids il y a très longtemps de cela. Moins dangereux, même si il est très puissant, il peut courir jusqu’à 30 Km/h, et peut facilement renverser un adulte.
En voici un ...
Finalement un jeune hollandais s’incruste dans notre hutte, il est très intéressé par la petite ranger, et on tente de le motiver pour qu’il l’aborde, qui sait, il passera peut être la nuit en sa compagnie … Quelques campeurs décident d’aller s’installer dans le chalet principal, qui ce soir, est étrangement quasiment vide, alors que la veille, une quarantaine de personnes s’y entassaient. Notre vieille cabane poussiéreuse a dix fois plus de charme.
Charlotte a un nez qui tourne au rouge, brûlé par le soleil, ça risquait pas de lui arriver hier ! On dîne avant la nuit, nos délicieux plats en poudre, puis dodo direct après cette bonne journée de plus de six heures de marche. Ce soir, je change de matelas avec Chacha, qui apparemment est assez inconfortable, vu la nuit que je passe, je confirme … 03H00 du mat, envie de pisser, dés que je met le nez dans la nuit glacial, une multitude de opossums, s’enfuient devant moi.
Pas mal la vue ...
Dimanche 24,
Après une nuit difficile, barre super énergétique, au goût super abominable, finit de me réveiller. La montée vers Hanson’s peak met en branle les muscles ankylosés, préchauffés à la pommade. Les jambes se font déjà un peu moins lourdes, et un plus dures, après deux jours de marche. Le temps est un peu menaçant, et même si le soleil perce toujours, on décide de revenir la « Scott Kilvert Memorial hut » dans un premier temps, puis planifier une marche dans l’aprèm, selon l’évolution du temps. Scott Kilvert fait parti des nombreuses victimes empotées par la montagne, ici le temps peut vite devenir problématique, il serait stupide de prendre des risques inutiles. Déjeuner au bord du lac Hanson, puis Chris et moi décidons de tenter une sortie, on refait le chemin du premier jour, dans l’autre sens, pour y découvrir les paysages cachés par la brume vendredi dernier.
Toujours "Barn Bluff".
Il bruine un peu, mais rien de méchant, on pousse un peu plus loin par la « face track », piste longeant le flanc de la montagne de Craddle. Cinq minutes plus tard, le temps tourne au vinaigre en moins de deux, on enfile nos ponchos, et attendons un peu de voir l’évolution. Un corbeau, lui aussi prostrés à l’abri des branches, semble aussi désespéré par le temps. Puis vient la grêle, s’en ai trop, descente vers la petite hutte de secours, le col vers lequel on se dirigeait est définitivement bouché. Après une petite attente au chaud, la pluie se calme un peu, s’est le bon moment pour tenter une sortie. Retour au pas de course vers la hutte où nous attendent les filles. Course effreinée à travers les cours d’eau et les rochers, avec le mauvais temps au cil. Quinze minutes chronos pour rentrer ! Je pense que le record de la piste est explosé. Arrivée juste à temps, s’est maintenant un déluge qui s’abat autour de la hutte. La température s’abaisse en même temps que les nuages. Avec un peu de chance, personne ne viendra jusqu’ici avec ce mauvais temps, et l’on pourra passer une nuit de Noël tranquille, avec le chalet rien que pour nous.
On se lasse pas de regarder "Barn Bluff".
Une soupe bien chaude nous requinque, ainsi que Chacha qui ne se sentait pas en super forme. On confectionne quelques décorations de Noël avec quelques fleurs, un arbre de Noël improvisé, quelques bonbons accrochés dedans, au pied, les petits cadeaux emportés, les uns pour les autres. L’aprèm se passe tout doucement, plus personne ne viendra maintenant vu la lumière qui baisse, même si la pluie a ralentie. Erreur ! Une grande silhouette surgit dans l’encadrement de la porte, trempée jusqu’aux os, aussi surprise de voir cette hutte un peu perdue, occupée, que nous de voir arriver quelqu’un aussi tardivement, et sous ce temps.
Noël improvisé ou presque.
Sa compagne arrive peu après, aussi trempée, et complètement frigorifiée. Ils étaient en route pour Waterfall valley, mais arrivé sur le plateau, le temps était épouvantable. Ils ont préférés rebrousser chemin et venir se réfugier dans ce coin là. Ils étaient en fait plus proches de Waterfall valley que d’ici. Chris met en branle le poêle pour qu’ils puissent de réchauffer et se sécher. Bientôt leurs chaussures, chaussettes, et compagnie, viennent rejoindre les notre, autour de la douce chaleur dégagée par le charbon crépitant.
Lui, peu bavard, viens de Cairns, il est guide dans la partie Nord de Cairns, réputée très sauvage et peu accessible. Elle, aussi de Cairns, ne parait pas très sportive, elle le sera sûrement un peu plus après les huit jours de marche qu’ils projettent de faire sur l’overland track.
Partie de cartes autour d’une table, pendant que nos deux ôtes imprévus se réchauffent ardemment. Le froid se fait de plus en plus piquant, les nuages descendent le long des montagnes, peut être neigera t-il cette nuit de Noël, rien ne pourrait plus faire plaisir à Anna !
Menu du réveillon : soupe, pâtes cuisson rapide, nourriture iophylisée, et viande séchée, joie ! L’empêche que le reveillon est super agréable, on a même notre séance ouverture de cadeaux, les chaussettes offertes par chacha, sont plus que bienvenues sur mes pieds frigorifiés. Anna et Chris ont une surprise de plus : Des petits gâteaux et des minis bouteilles de bailey’s, pour améliorer l’ordinaire, un vrai bonheur. Partie de cartes avec le jeu offert par Chris, qui consiste à faire pousser des plants de canabis dans son jardin, tout en évitant les mauvaises herbes, la police ou les hippies balancés par les adversaires, délire ! On se marre bien, mais il se fait tard et il est temps d’aller se coucher, on a la dernière ligne droite demain matin, déjà le dernier jour de marche.
Le matelas est toujours aussi inconfortable, et lorsque le poêle finit par s’éteindre, le froid m’empêche d’engranger de précieuses heures de sommeil. Charlotte, compressée par mon besoin de chaleur, contre le mur, finit de me réveiller en me poussant violemment au pied du banc.
Au chaud pour écrire quelques lignes.
Lundi 25,
Réveil brutal et très difficile, il tombe un peu de neige fondue, mais elle semble tenir un peu sur les sommets qui commencent à se draper de blanc, la montagne est belle, et Anna est aux anges.
Rangement des lieux pour laisser le chalet aussi propre que l’on l’a trouvé, empaquetage et nous voici déjà sur le chemin du retour. C’est avec regret que l’on quitte notre petit chalet, perché sur les bords du lac Rodney. Retour sur les pas du premier jour, puis on bifurque sue la « side track », où la grêle nous a repoussé la veille. La neige, cette fois ci, tombe de plus en plus fort, et c’est un véritable blizzard qui nous agresse sur les hauteurs, avant de s’engouffrer le long du pic de « Little Horn ». On peut oublier l’ascension de « Craddle Peak » aujourd’hui, décidemment les dieux tasmans n’auront pas voulu de nous à son sommet. Changement de direction sur la « Dove track » qui longe le lac Dove par l’Ouest. Les paysages traversés sont une nouvelle fois différents, forêt enchantée nappée du brouillard descendant de Craddle peak. C’est la saison de la floraison, et la multitude de fleurs saupoudre les buissons de leurs couleurs d’Automne.
Tombe la neige.
La neige portée par le vent, nous fouette le visage, et c’est avec joie que l’on atteint le refuge du lac Dove. Joie et peine, car l’aventure est finit. Le bus arrive quelques minutes plus tard, pour nous emporter définitivement loin de ces montagnes enchanteresses. La voiture nous attend sur le parking du centre d’information, il ne nous faut pas longtemps pour enfiler des affaires sèches, vu le froid piquant qui nous agresse. Ca change des températures clémentes de Brisbane. On s’élance désormais vers la côte Est, l’air un peu maussade, adieu les jolies montagnes tasmanes, j’espère que ce n’est qu’un au revoir, et que j’aurai l’occasion de faire l’overland track, en entier cette fois, mais peut être pas en hiver, vu les conditions l’été …
Hangar a bateau abandonné.
Au bout de quatre jours, j’aurai bien continué à marcher, j’avais le sentiment que mes jambes commençaient à prendre un peu de rythme. Charlotte s’en est très bien sortie au bout du compte, même si elle a souffert, elle gardera de belles images en tête, peut être pare ce qu’elle a souffert pour les avoir, c’est tout ce qui compte finalement.
La route vers la côte Est, est un mélange de forêts, de plaines sèches, d’immenses fermes bordées de champs. La route est un peu monotone, difficile de trouver un endroit ouvert pour y ingurgiter un déjeuner, c’est plutôt calme le 25 Décembre. Seule une station essence nous offre quelques chips, et barres chocolatées. Espérons que l’on trouve un hôtel vers le cap Freycinet (nom de l’explorateur français ayant contribués à dessiner les contours de l’île, longtemps considéré comme rattachée au continent australien. Juste avant l’arrivée sur le cap, un wombat et son petit traversent la route. Un peu plus loin c’est un hérisson au long museau qui se cache à nos regards intrigués.
"Echidna", c'est-il pas mignon ?
La chance est de notre côté, on déniche un joli petit hôtel au bord de la baie, un petit lodge est disponible, avec vue sur la mer et tout confort, le pied. Ils ont même un resto sur place, on va pouvoir se faire plaisir. L’hôtel nommé « edge of the bay » porte bien son nom, devant nous s’étale toute la baie, fermée un peu plus loin par le cap Freycinet. Après une bonne douche, souvent les meilleurs après quelques jours sans se laver dans le bush, c’est en homme neuf que je sirote un bon verre de vin, alors que dehors, la tempête fait rage.
vue sur le cap Freycinet.
J’ai le temps de passer un coup de fil en France, à la famille. Ils se préparent à attaquer le traditionnel déjeuner de Noël, je connais le menu par cœur, et j’en salive pour eux. Je tient fermement la porte de la cabine téléphonique, que tente d’arracher le vent violent, alors que toute la famille défile les uns après les autres, au combinet.
Une bonne bouffe nous attend, et il n’y a pas de raisons que la famille soit les seuls à se taper des huîtres, je m’en commande ne douzaine, c’est de plus la spécialité locale. Malheureusement fort laiteuses, je me rattrape largement sur le reste, qui est à la hauteur de la note. On ne vit qu’une fois. Repos bien mérité au chaud, et grasse mat jusqu’à 09H00. Le temps de vider les lieux, direction Hobart plus au Sud, tout en longeant la côte. On visite le cap Freycinet, et les « friendly beach », au milieu d’un parc national. Deux surfeurs sont à l’eau, c’est moins fréquenté que sur la gold coast. La route est plutôt agréable, e offres quelques point de vue très sympas, sur la mer verte turquoise, contrastant avec le sable d’un surprenant immaculé blanc.
Surf in Tasmania ...
Enormément d’animaux, accidentés de la route, jonchent la chaussée, j’en ai compté plus de 50 en moins de 200 Kms, leur densité doit être très importante, car le trafic reste faible.
On déjeune dans une petite auberge, au milieu d’un jardin magnifiquement entretenu, petit coin de verdure, au milieu d’un passage très sec, malgré le taux de pluviométrie élevé du coin.
Derniers pas sur la plage bordant l’aéroport, il est temps de quitter l’île mystérieuse et merveilleuse, retour vers Brisbane via Sydney, home sweet home.
Je me rappellerai longtemps de ce trip, des paysages, de l’ambiance entre nous, un vrai moment de délice.