BOTSWANA TRIP JUIN 2006

 

 

Anna, Karine, Mika, Seb, Ivan, Gilou, Chris et Olive

 

Introduction,

C’est l’histoire de six mecs et deux nanas qui se retrouvent à bord de deux 4*4 Defender tout équipés, pour une épopée de deux semaines, traversant le désert du Kalahari, en direction de l’Okavongo, en passant par les grandes plaines de Chobbe, les îlots isolés de Bain’s baobab, Kubu, et j’en passe.

Karine, Mika et Seb sont trois français expatriés à Durban, des amis de Chris. Chris, que j’ai rejoint en Australie, Anna est la « aussie » du groupe, avec moi on forme l’équipe en provenance de Brisbane. Gilou et Ivan, arrivent de France, de Paris et Marseille respectivement. Ivan est un ami de Seb, et Gilou, on ne le présente plus.

Gilou et moi, nous sommes greffés au groupe, au dernier moment, une semaine avant le grand départ. Pour ma part je ne pouvais pas laisser passer une occasion pareille de retourner au Botswana, deux ans et demi après les aventures du « Trip Hot Mois ».

 

Dimanche 11,

Le point de rendez vous est Johannesburg. Après 18 heures de vol et une escale de dix heures à Singapour, c’est le retour aux sources pour Chris et moi. Déjà avant l’atterrissage l’émotion est palpable. Les images de l’Afrique bombardent nos esprits, nos yeux retiennent difficilement cette douce sensation du retour au pays. Parmi les gens qui nous rejoignent, Gilou est le seul que je connais. Ivan est le premier arrivé, on retrouve Christian de Bushlore (compagnie de location des 4*4). Après un pull oublié dans l’avion par Karine, Christian met fin à une longue attente, par  « arrangement à l’Africaine », pour récupérer le pull en question, les durbanais sont arrivés.

Direction Bushlore à travers les méandres de Johannesburg. Christian nous raconte son dernier trip au Botswana, on en salive déjà. Gilou nous a rejoint chez Bushlore où les deux Defender nous attendent. On a la bonne surprise de recevoir la visite de Richie et Robert, deux anciens potes d’Afrique du Sud. Après les formalités d’usage, on prend les commandes de nos deux compagnons de route. Pose déjeuner dans la petite ville de Britz, sur le chemin de la frontière.

L'equipe au grand complet: en haut de G a D:

Chris, Mika, Ivan, Seb, Olive

en bas de G a D: Anna, Karine, Gilou.

 

On perd un peu de temps et on galère un peu pour trouver un supermarché ouvert un dimanche, il faut pourtant faire le ravitaillement, car demain matin on sera déjà entrain de s’enfoncer dans le désert du Kalahari, pour 4 jours d’autosuffisance. Les courses sont réglées comme du papier à musique, 4 équipes de deux, 4 listes différentes, on sent le professionnalisme, il n’y a qu’à voir le road book avec cartes détaillées, relevés GPS, préparé par Karine, plus deux GPS et deux Talkie Walkie. On devrait pouvoir trouver notre chemin dans les détours des pistes Africaines.

Pourtant notre route a bien failli s’arrêter prématurément lorsque Chris tente de prendre une route à contre sens, juste devant une voiture de sécurité routière ! Plus de peur que de mal.

On passe la frontière un peu après un magnifique premier couché de soleil Africain, vraiment unique au monde, c’est là que je réalise vraiment mon retour en Afrique. Les couleurs projetées dans le ciel, reflétaient la douce chaleur dans mon cœur à cet instant.

 

Premier coucher de soleil

Anna, qui est la puceau du groupe en terme d’Afrique, reçoit déjà des images de l’Afrique en pleine face, les gens désœuvrés marchant le long des routes, les ânes et les vaches décidants de traverser au dernier moment, devant nos voitures, deux Defenders traçants comme deux étoiles filantes, dans la lenteur de la voie lactée Africaine.

Dernier repas « européen » à Gaborone, juste après la frontière (pizzas et burgers), et dernier ravitaillement d’essence avant la brousse du Kalahari. Chris et moi, déambulants dans un des derniers villages, à la recherche d’un peu de ganja, suivant notre guide d’un soir, au nom imprononçable, 18 ans selon lui, même si il en parait 14. Marcher de nuit dans les chemins obscurs d’un village Africain qui n’ont rien, et nous qui avons tout, je ne le ferai pas à Joburg, mais la grande métropole est loin derrière, nous sommes déjà dans l’Afrique fraternelle. La coupe du monde de foot bat son plein, l’Afrique regarde vers l’Europe et encourage ses favoris sur des vielles télées noir et blanc des « bush bars », et huit jeunes gens regardent vers l’Afrique et rêvent des lions du Kalahari.

Concertation sur la piste.

Il est déjà 23H00 lorsque l’on passe Salajwe, dernier point avant la réserve de Kuthse, extrême sud du Kalahari. On monte le camp quelques Kms au Nord de Selajwe, un peu à l’extérieur de la piste, sur les chemins de traverses tracés par les troupeaux et les ânes des villages environnants. C’est un soir de pleine lune, le froid est cinglant, ajoutant à la fatigue du voyage et des premières centaines de Kms avalées depuis Joburg. Tout le monde est fourbu, un petit pet et au lit, pour la première nuit dans la tente, perchée sur le 4*4. On est déjà tout seul, et ça c’est jouissif. Je dors avec Gilou dans l’une des trois tentes installées sur le toit des defenders, la quatrième est au sol, il faudra tourner, chacun son tour de trembler sur le sol sauvage de l’Afrique.

 

Lundi 12,

Petit déjeuner rapide et premier caca dans le bush, sous les yeux étonnés des ânes à la recherche d’une rare touffe d’herbe. Petit retour rapide vers Salajwe, pour un ravitaillement essence, point crucial pour traverser le Kalahari. Un réservoir de 90 litres par voiture, plus deux jerricanes de 20 litres, l’un d’eux fuit, après une étanchéité improvisée avec un sac en plastique, départ vers la réserve de Kuthse, espérons que ça tiendra.

Les deux Defenders, arret biere au bord de la piste.

On entre dans la réserve vers 11H00, une longue route nous attend vers Molapo, dans le central Kalahari game réserve, plus de 200 Kms de piste. Les paysages traversés sont de la savane basse, épineux, de la paille, et la plaine à perte de vue. Déjeuner au bord du pan (lac assèché) de Khankha, sandwichs et bières, déjeuner qui deviendra notre rituel de mi-journée. Molapo est trop loin, on atteint le camp de Bibe à la tombée de la nuit, vers 18H00. Peu de game (animaux sauvages) pour le moment, la région est très sèche, et à part quelques Oryx, autruches, springbucks ou steenbucks, on a vu peu d’animaux, mais les paysages et le couché de soleil compensent largement. On a quand même vu des élands du cap, et ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance de les rencontrer !

Un oryx peut cacher un springbuck.

Premier vrai campement avec barbecue et soirée autour du feu, il n’y a que nous, pas une voiture rencontrée dans la réserve, personne au campement, que nous et la brousse, cet endroit est magique ! Cette première soirée est aussi l’occasion de faire connaissance avec nos compagnons de trip, tout le monde est très sympa, et super détendu, tu m’étonnes Ayrton !!! Le camp est très sommaire, à part qq rondins de bois entourant un sceau attaché dans un arbre (douche), il y a … rien. La douche est même superflue, car il faut fournir l’eau, qui ne l’est pas pour nous (réservoir de 40 litres dans les 4*4, plus bidons de 20 litres sur le toit). Ahh !!! Quel bonheur de s’endormir avec les bruits de la brousse !!!! Zzzzz….

 

Mardi 13,

La France joue la Suisse, premier match de la coupe du monde de football, mais le sujet du jour, les lions, les fameux lions du Kalahari. Tout le monde veut les voir, mais sûrement pas dans le campement, surtout ceux qui dorment dans la tente au sol. Petit dej rapide à base de Ouma (pain sec, spécialité sudaf, adaptée au bush), une longue journée est devant nous, une de plus. Il faut rattraper le temps perdu la veille, et rejoindre si possible Piper’s pan, 230 Kms plus loin. Enfin … si on y arrive pas, on dormira ailleurs, mais il faut quand même avancer vers le Nord autant que possible. La piste est difficile, succession de dos d’ânes dans le sable épais, le 4*4 sautent dans tous les sens, les sacs dans le coffre tentent de rejoindre l’avant malgré les efforts des passagers arrières, pas la place la plus confortable !!! Rien que pour boire une gorgée d’eau, c’est une mission ! Vraie journée de pilotage dans le sable, la place de conducteur est sûrement la plus agréable, on se relaie au volant. Le but du jeu : Que la voiture bouge le moins possible, et surveiller les tours/minutes pour limiter la consommation d’essence.

Nous et la piste.

Quelques animaux au passage, surtout au milieu des pans où doit subsister encore un peu d’eau. Premiers gnous, outardes de Kohri, chacals, tsessebe, et les autres habitués. Déjeuner dans le camp de Xade, camp abandonné, les seuls résidents sont les corbeaux et les chiens de prairie (écureuils vivants sous le sol) qui passent leur tête hors de leur terrier pour voir qui vient les déranger pendant leur sieste à l’abri des heures chaudes de la journée.

Chien de prairie.

Chacal a dos argente.

Il reste malgré tout quelques gouttes d’eau qui tombent d’un robinet, suffisamment pour se débarbouiller, pas de douche depuis vendredi dernier, ces quelques gouttes font du bien.

On fini par atteindre Bibe’s camp à la tombée du jour, pas de lion, seulement son râle au loin pendant quelques minutes pendant la veillée du soir, à quelques Kms de nous. Malgré la distance il impose le respect et le silence entre nous. Ces frissons qui nous parcourent tout le corps, sensation déjà ressentie la veille.

Ce soir je dors au sol avec Gilou, peur sur le pan … Une barricade primaire, mais rassurante, est érigée autour de la tente. Je me couche pas très en forme, obligé de me relever pour cracher un trop plein de pâtes qui m’encombrait l’estomac déjà rempli de rhum capitaine Morgan !!!

Protection anti-lions, Pfffff ....

Un chacal nous a rendu visite autour du feu, pour nous souhaiter bonne nuit, espérons qu’un lion ne vienne pas nous réveiller. L’un deux est déjà passé prés de la tente de Chris et Anna la nuit dernière, les traces du matin étaient là pour en témoigner. En tout cas, ça ne m’empêche pas de dormir, je sombre comme une masse, comme tous les soirs !

 

Mercredi 14,

Lever à l’aurore, on prend des bonnes habitudes, petit dej au pied des land rover qui paraissent vraiment majestueux au milieu de ce bush. C’est vraiment la voiture mythique de l’Afrique.

Départ vers Sunday pan, trajet de 120 Kms, court comparé aux 250-300 de moyenne jusqu’à maintenant. On atteint à présent la partie Nord du Kalahari, un peu plus de verdure, donc un peu plus de game, surtout autour des pans, premières familles de phacochères et premiers bats eared fox, l’emblème du Botswana. L’herbe haute sur la piste témoigne du peu de voitures fréquentant cette zone. On est obligé de mettre un filet devant le radiateur, et de le nettoyer tous les 30 Kms.

Bat eared`fox.

Paysages de ouf ! Pas une voiture rencontrée depuis deux jours, et pas une de plus aujourd’hui. Déjeuner dans un pan où l’on vient de compter plus de 30 girafes, accompagnant un large troupeau de springbucks, et des oryx se suivant à la queue leu leu. Un chacal rode dans le pan, on l’intéresse, il tourne autour de nous à distance.

Springbuck bondissant.

Sur la piste, quelques impalas, et des grandes compagnies de pintades, qui auraient fait le bonheur de mon père, les « salopes bleues » comme il les appelle.

Anna et ses premiere giraffes.

Quelques girafes ...

On passe par Pokojhe pan et Tau pan, ce dernier possède un camp magnifique, juste en bordure du pan. Petite réparation sur l’un des 4*4, un enjoliveur intérieur, cache pour le disque de frein, a rompu sous les coups de butoir imposés par la piste, on est obligé de démonter le pneu. La difficulté majeure étant de refaire descendre le crique vers sa position initiale, à coup de marteau on finis par faire redescendre le pneu sur la piste.

A Sunday pan, le camp surplombe la plaine, la vue est magnifique, bières fraîches tout juste sorties du frigo, en guise d’appéro, juste avant le coucher du soleil. Borewoers (saucisse sudaf épicée) en entrée, préparées par « Chris la saucisse » comme tous les soirs. Drive du soir après le repas, pour essayer de trouver ces lions, qui viennent de rugir pas très loin du camp. On traîne autour de leopard’s pan, projecteur branché sur l’allume cigare, sans succès. On est pas censé pouvoir rouler la nuit, mais avant que quelqu’un nous trouve …

Camp de Sunday pan.

Je pense que Charlotte, mon petit amour, aurait adoré cette ambiance. Mon frère aussi, d’ailleurs je vais rouler un petit pet avec Chris en leur honneur. Bonne nuit et à demain Zzzzz … GGRrrrr …

 

Jeudi 15,

Ce matin à 05H00, le lion a rugit de nouveau, accompagné par les hurlements des chacals. Ce matin, opération recherche intensive des lions, c’est notre dernier jour dans le Kalahari, et tout le monde espère les voir avant de partir vers le Nord et l’Okavongo. Le réveil est difficile mais la vue sur le pan est irremplaçable !! On a entendu les lions toute la nuit, et de plus en plus proche du camp. Les traces relevées à 20 mètres du camp, par-dessus les traces des 4*4, ne laissent aucun doute, ils ne sont pas loin. Impossible de les trouver malgré tous nos efforts, pas de guépards non plus, pourtant au milieu de ces grands pans … Ca me ferait bien plaisir de revoir ces sprinters de la brousse.

Il est temps de remonter vers le Nord-est et la sortie du Central Kalahari. Quelques phacochères, chacals, Oryx et j’en passe. Le paysage est de plus en plus vert, un peu plus de forêts, de points d’eau, donc forcement plus de game, mais toujours pas de grands troupeaux de gnous ou de zèbres, pas assez d’eau dans le sud. On garde les bonnes habitudes, pic nique au bord du pan, bières à la main, jumelles plantées sur les yeux.

Oryx et springbucks, les inseparables.

Peu après le déjeuner, on rencontre trois voitures qui viennent de la gate (entrée) vers laquelle on se dirige. Ils ont vu des lions à 8 Kms de là !!! L’excitation monte, depuis le temps qu’on les cherche et qu’on les entend !! On roule au ralenti, les yeux grands ouverts, un œil sur le compteur kilométrique … Rien, pas un lion, on a passé le point depuis qq Kms. L’une des voitures décide de refaire un passage, on ne sait jamais. L’autre voiture, plus juste en essence continue d’avancer vers la sortie. Toujours rien, on fait demi tour pendant qu’ils font un arrêt pipi.

Sur la route pour les rejoindre, la mine dépitée on reçoit un appel talkie walkie de l’autre voiture : « Lions sur la piste ! Ralentissez ! ». Et là, soudain, surgit de nulle part, deux magnifiques lions mâles apparaissent devant le crissement de nos pneus. Deux lions dans la force de l’âge, deux frères sûrement, à la crinière abondante, au regard de feu, Creky !! Deux bêtes absolument superbes, des gravures de mode, les plus beaux lions que j’ai eu la chance d’observer, ils posent à découvert devant nos appareils photos frénétiques. On les dérange, et ils s’éloignent de la piste, on les suit « off road », ils se cachent derrière quelques épineux, on les contourne pour avoir un meilleur angle de vue. Après s’être concertés, ils décident de rentrer dans le bush plus épais, après un dernier regard pénétrant dans notre direction, laissant un sourire ébahi suspendu à nos lèvres. Adios, il faut les laisser tranquille et reprendre notre route.

Ohhhh , le beau lion.

son frere est pas loin.

Il faut maintenant se presser pour atteindre Baine’s baobab, si possible avant le coucher du soleil, pour voir l’un des autres spectacles que l’Afrique peut offrir. Le temps presse, sans compter qu’il faut s’arrêter à Rakops pour un ravitaillement essence, pas le choix , les compteurs sont dans le rouge, et pas d’autre station à des Kms à la ronde. Esperons qu’ils ai recu de l’essence...

Le pompiste le plus muscle du Botswana ...

Les ranger à la sortie nous donne le score de France – Suisse, match nul, mais le Kalahari l’a emporté sur nous. Il reste de l’essence dans la pompe manuelle de Rakops, une chance. Il y a même un supermarché avec le guitariste local qui nous fait son récital, mais en vain, on est déjà sous le charme du Botswana.

Aurevoir Kalahari.

On retrouve le goudron pour quelques Kms, les vaches traversent, gare à la collision ! Qu’elles ne finissent pas comme ce chacal écrasé, au bord de la piste, laissé en pâture aux vautours. Dans le couché du soleil, un jeune Tswana, montant son cheval à cru, fait traverser son troupeau de vaches d’une main experte il manie la cravache, et nous lâche des sourires, tout heureux de faire du rodéo avec deux Defenders, couverts de poussière.

On tente de prendre un raccourci par la réserve de Makgadikgadi pan, la gate nous laisse passer au travers de la réserve, malgré l’heure tardive, comme nous ont laissé passer nos premiers éléphants, deux Kms avant. Premiers zèbres également, dans le couchant, revenant de la rivière que la route longe. Anna est ravie de voir son animal préféré, même si il fait trop sombre pour les filmer. Ce ne sont sûrement pas les derniers. La piste de nuit vers Baine’s baobab, nous révèle quelques uns de ses rares visiteurs nocturnes : Caracal, serval, bat eared fox, chat sauvage, décidément, quelle journée !

 

 

L’arrivée sur les pans, aussi blancs que sont grands les baobabs de l’explorateur « Baine », il a du avoir le même émerveillement que nous en arrivant au pied de ces géants de l’Afrique, perchés sur une île, perdue au milieu des pans. Comme ont dû être émerveillé les visiteurs célèbres de Baine’s Baobab, Levingston et Hemingway par exemple. Le campement est fabuleux, au pied des baobabs, personne à la ronde. Petite balade avant de se coucher, la lune éclaire le pan, dont la blancheur pourrait faire ressortir l’ombre gigantesque d’un éléphant traversant le pan, mais on est vraiment tout seul. Seules les ombres des baobabs, toutes aussi massives, nous saluent d’un air menaçant, mais en même temps rassurant, avant de grimper dans nos tentes, de retirer nos chaussures qui puent, et de se glisser dans nos duvets pour une nuit paisible, quelque part en Afrique.

camping au pied des baobabs, l'ambiance est au top.

Vendredi 16,

Le réveil avec la vue sur le pan depuis la tente, est magnifique. Opération petit dej rapide, une longue route nous attend (j’ai l’imperssion de me répeter). On prend quand même le temps de grimper sur nos géants de bois, pour quelques photos souvenirs, et une traversée sur la croûte blanche du pan, histoire de faire notre propre trace, comme l’ont fait les éléphants, témoignage de leurs fréquentes traversées mais pas aujourd’hui, Dommage ça l’aurait bien fait, ces masses noires marchant d’un pas nonchalant, sur le pan blanc.

Les boababs de Baine's.

Camp au milieu des baobabs.

NOTRE trace !!!

Départ vers Maun, on revient sur la route goudronnée, laissant derrière nous, surement le camp le plus spectaculaire du trip. N’ayant pu l’atteindre lors du trip précédent à cause de l’eau dans les pans, j’étais plutôt content d’avoir pu voir cet endroit époustouflant cette fois çi.

Crevaison juste avant la route goudronnée, un peu de manip avec le cric, mais on est reparti rapidement. 130 kms de route jusqu’à Maun, passant entre les deux réserves de « Makgadikgadi » et « Nxai Nxai » pans.

Ravitaillement à Maun, le temps de manger un burger, tout en lisant les derniers résultats de la coupe du monde dans le journal local, et on est reparti vers Moremi, la réserve qui couvre une partie du delta de l’Okavongo. Direction le camp de Third Bridge, vieux souvenir pour moi, souvenirs de boue, beaucoup de boue ! De hyènes et de babouins attaquant le camp.

Cette fois la piste est sèche, pas de boue malgré l’eau dans les pans, et quelques animaux autour des points d’eau. Cet endroit est toujours aussi fascinant. Premiers hippos, dont l’un d’eux hors de l’eau, prenant un bain de soleil, plutôt inhabituel à cette heure de la journée, pour ces animaux patauds en apparence. Girafes, zèbres, singes sont les points d’intérêts aujourd’hui, déjà pas mal pour une première journée dans Moremi, on a trois nuits à y passer.

L'elephant regne en maitre.

Le pont de Third Bridge est détruit, par une crue, les animaux ne peuvent plus traverser d’une île à l’autre, nous non plus, il faudra faire le tour pour atteindre « Xakanaxa » camp, dans deux jours.

Le pont de third bridge sous l'eau.

On installe le camp, finalement, après avoir changer d’avis plusieurs fois sur la position exacte des voitures à adopter. On repart pour une drive de fin de journée, après la bière de fin d’apresm, bien sûr !! Bières et pets pour apprécier la drive, recherche des léopards après les lions du Kalahari, léopard tant convoité par Mika et Karine. Ils n’ont pas encore eu la chance d’en voir en Afrique du Sud. On choisi une piste parallèle qui n’a pas était empruntée depuis un moment si on en croit l’état, itinéraire bis choisi par Chris, qui pourrait s’avérer payant pour un léopard, mais on a par fois du mal à savoir où continue la piste. Sable épais, boue, branches, quelques waterbucks au bord de l’eau, mais pas de léopards. Retour au camp, première douche depuis sept jours, et rasage ! Une renaissance …

Les autres african wild boyz, se font piquer un shampoing par une hyène, notre compagnon d’un soir. Burewoers comme tous les soirs, la hyène nous rend visite plusieurs fois au court de la soirée, on la laisse s’approcher, elle est plutôt craintive, même si elle est bien balaise. Elle porte une blessure au cou, ses récents déboires l’on sûrement mise sur ses gardes. Anna la trouve plutôt sympathique, malgré son air patibulaire, mais presque. Le loubard de la brousse. Désormais on appellera Anna : « Hyanna of the savanha ».

au pied!!! Hyenna !!

Couché au pied de third bridge après avoir fait tourner un cigare acheté par Chris pour notre triathlète préféré : Mika, surprise sympa pour lui. Allez, il est temps d’aller se coucher. ZZZzzzzz. Bruits d’hippos et de babouins, et les lions vers 05H00 du matin ! J’ai essayé de me réveiller la nuit pour checker le camp, mag lite (lampe torche)à la main, et moustiquaire ouverte pour passer la tête dehors. Trop fatigué, j’ai dormi comme une masse. La moustiquaire est vraiment obsolète à cette période de l’année, il fait trop froid la nuit, pas un moustique rencontré depuis le début, c’est plutôt agréable !

Mika qui a le cigare ... ( cassé !! )

 

Samedi 17,

Départ vers l’embarcadère de M’boma, pour prendre le bateau qui nous emmène 24 heures sur les méandres du delta le plus fameux de l’Afrique. Girafes sur la route, pas de félins, il est un peu tard. Départ tardif le temps de ranger les voitures, avec Mafikizolo jouant sur le lecteur CD, tout les african wild boyz dansants autour du feu mourant. La voiture regorge de victuailles après le ravitaillement de Maun, on ne mourra pas de faim !

Déjeuner à l’embarcadère, rencontre avec les rangers locaux, qui passent trois mois dans ce coin perdu, avant d’avoir deux semaines de libre, le temps de rendre visite à leur famille et amis résidants à Maun ou ailleurs. Nicos sera notre guide. On embarque le minimum pour camper sur l’île de Gadikwe, perdue au milieu de l’Okavongo.

c'est chouette les balades en bateau ...

Balade dans les méandres du delta, îlots surnageants au milieu des papyrus et des roseaux. Le trip est toujours aussi sympa. Le campement se trouve à quelques encablures du camp sur lequel on a passé la nuit lors du trip précédent. Hyppos, crocodiles, Lechwes (antilopes adaptées à l’eau), plus les oiseaux habitués du delta sont les résidents rencontrés, même si Nicos nous précise que les éléphants, lions, ou même léopards nagent parfois vers les îles, creky !

Partie de tarot au camp pendant l’apresm, puis croisière du soir. Le delta est plus bas que la dernière fois, mais toujours aussi magnifique ! Baignade à poil, crocs, hippos, pas incompatible ! Il suffit de trouver un endroit pas assez profond pour les hippos, et où l’eau est trop claire pour les crocos. Chris, Mika, Ivan et moi, jouont aux naturistes dans l’eau du delta, d’apres Nicos, on est pas les seuls à s’exiber de la sorte. Bières et petit pet, rien comparé au coucher de soleil … sûrement le plus beau jamais vu pour la plus part d’entre nous, moment magique, les appareils crépitent, et nos compagnons chantent à gorge déployée, des chansons populaires à l’hymne de la borewoers. La croisière s’amuse, histoire d’évacuer ce trop plein d’émotions, face à la beauté que la nature peut produire. Le dégradé de couleurs dans le ciel, reflété dans les eaux limpides de l’Okavongo, moment de paix intérieur, le meilleur de nous même ressurgit. Sûrement un moment qui restera gravé pour nous tous. C’était trop bon.

Mika, Olive, Chris et Ivan.

coucher de soleil sur l'Okavongo

On s'en lasse pas.

Bon petit camping sur l’île, Barbecue sur les braises, verres de J&B à la main, avec les hippos qui nous rappellent de temps en temps leur présence. Nicos, notre guide, nous raconte comment l’hippo et le croc ont appris à cohabiter dans les eaux du delta, sur le thème d’une vieille légende africaine. Ce soir, tout le monde dort dans les tentes au sol, pas de jaloux.

Nicos au coin du feu.

Dimanche 18,

Pour une fois, je suis le premier levé. Presque, puisque Nicos est déjà entrain de ranimer le feu. Nicos est un jeune Tsawana, qui espère devenir game ranger, très timide et très gentil, il connaît le delta comme sa poche. Je pense qu’il apprécie notre présence. On a oublié la boite à petit dej dans la voiture, dommage. Bout de chocolat, et une vieille patate de la veille, pour se remplir un peu l’estomac. Les hippos nous ont chanté des berceuses toute la nuit, peine perdue pour Anna, qui est malade depuis la veille au soir, sûrement son allergie à la glucine.

On se prend une charge d’hippo, à trois mètres du bateau, un aigle pêcheur vol d’arbre en arbre au dessus de nos têtes, dernières images du delta avant le retour à l’embarcadère de M’boma, Nicos y a entendu les lions rugir depuis l’île, la nuit dernière.

On retrouve nos compagnons à quatre roues, et on est reparti vers le camp de Kwai river, obligé de faire le détour, car le pont de third bridge est sous l’eau.

Passage par second bridge puis fourth bridge, et Xakanaka. La piste longe le delta d’un côté, la forêt de l’autre. Enormément d’éléphants, sûrement la cause des trous de boue sur la piste. Premier embourbement pour Seb, obligé de tirer la voiture embourbée, à l’aide d’une autre voiture. Les éléphants sont plutôt placides, même si quelques mâles jouent les gros bras, et avec nos nerfs, en refusant de sortir de la piste. Ils sont partout, à tous les coins de la piste, ils nous font perdre un peu de temps, mais quel bonheur d’observer leur tranquillité. La forêt est à moitié détruite par leurs passages incessants vers l’eau de l’Okavongo, vitale pour leur survie.

Le roi du delta

Enormément de bébés éléphants. Certains arrivent, d’autres s’en vont. Un vieil éléphant pousse ses derniers soupirs au bord d’une mare. Derniers frémissements de cet animal majestueux, maintenant couché sur le flanc, alors que juste avant, devant nos roues traversant. Petit détour imprévu due à une erreur de navigation (obligé d’éteindre le GPS de temps en temps car ça consomme énormément de batterie), arrivée un peu tardive à Kwai river, camp situé juste avant la sortie de Moremi, sur la route vers la réserve de Chobbe. On est tous un peu crevé, toujours pas de léopard, pourtant on roule au bon moment de la journée, juste avant la tombée de la nuit, et juste après, l’heure à laquelle il se met en chasse.

Chris porte encore les stigmates de son combat de bide avec Mika : Nez qui pisse le sang après un coup bas de Mika, pas très fairplay Mika ! Anna, elle se sent mieux.

Il nous faut trouver un camp, ramasser du bois, et nous installer pour la nuit. Notre tente est à peine au sol, que les hyènes tournent déjà, et les hippos sortent de la rivière à côté pour brouter leur herbe, grognant leur air grave caractéristique. Attention aux balades nocturnes ! On évitera la douche, de toute façon on s’est douché il y a à peine deux jours, faut pas déconner ! On est encore tout propre malgré la poussière bouffée sur la piste.

Il fait bon vivre au coin du feu.

La France joue ce soir contre la Corée, on aurait pu aller voir le match au village, de l’autre côté de la gate, encore faut-il qu’il y est une télé, c’est pas gagné. Chris essaie de chopper une radio locale qui retransmet le match, pour déchiffrer c’est pas gagné non plus …

 

Lundi 19,

Réveil un peu tardif, les singes vervet nous ont déjà piqué une pomme, l’un d’eux vient jusque dans la voiture, devant les yeux d’Anna, pour essayer de nous piquer un paquet d’ouma, visible depuis l’extérieur. Ils sont gonflés, ils s’invitent à notre petit dèj !

hummm ... c'est bon les pommes Mr vervet ?

On quitte Moremi et Kwai river par la North gate, le ranger nous apprend que la France a fait 1-1 contre la Corée, finalement la coupe du monde ne me manque pas tant que ça, pas autant que Charlotte. Je nous y vois déjà, à bord de notre 4*4, traversant les étendues sauvages du Botswana, pour une aventure de plus. Il y en aura d’autres, c’est certain. J’adore ce pays, espérons que cette façon de voyager existera encore dans quelques années, ce qui n’est pas sûr du tout.

Après être sorti de Moremi, on a quelques Kms à faire pour atteindre Mababe gate, l’entrée de Chobbe. En théorie on est plus dans une réserve, mais la faune est incroyablement présente dans cette partie plus humide. Au bord de la rivière, des hippos hors de l’eau, et de l’autre côté, un éléphant vient boire, traversant paisiblement au milieu des zèbres et des impalas. Beaucoup de pistes qui partent dans tous les sens, le GPS est vraiment utile dans ces cas là.

Il y a pas mal d’eau sur la piste, le capot frôle les eaux généreuses du delta, à plusieurs reprises. Anna au volant, elle stresse un peu lorsque le 4*4 commence à pencher sur le côté, dans 1m50 d’eau, mais elle s’en sort vraiment bien. Chris part en éclaireur devant la voiture, pour checker la profondeur des trous d’eaux, tout le monde est dehors les pieds dans l’eau, lorsque un troupeau de Lechwe part au triple galop, au travers des marécages tapissés d’herbe verte, leur robe orange flashant sur cette toile de fond, le bruit de leur course complétant ce moment surnaturel.

en sous marin ..

ou est la piste ?

Waterbucks, koudous (que des femelles), et éléphants complètent le tableau, beaucoup d’éléphants ! À croire qu’ils sont tous là. Il n’y a pas vraiment de frontières entre les parcs, le Botswana n’est qu’une immense réserve naturelle àlui tout seul, les animaux circulants librement de l’un à l’autre.

hippo, elephant, zebres, impalas, orgie d'animaux !

A peine entré dans Chobbe, une lionne sur la route ! Juste devant la voiture. On la suit off road et une deuxième lionne apparaît, puis un jeune mâle. Ils sont en fait sept, à traîner dans le secteur, trois lionnes dont une assez âgée et quatre jeunes mâles. C’est la fête du slip.

Entree de Chobbe.

position originale, avec les femurs de giraffe

Elles s’étalent à l’ombre d’un arbre, au pied des defenders. La matriarche est un peu plus éloignée, le nez dans le vent, elle reste à l’affût. On est resté un bon moment à les observer, bières à la main, jusqu’au moment où elles décident de nous quitter. Pas facile de chasser avec deux gros machins à quatre roues dans les pattes. Elles auraient bien besoins de manger quelque chose, maigres qu’elles sont. Elles traversent la piste devant nous, dernier regard, plantées au milieu de la piste, avant de laisser la place à la suivante, et de disparaître en se suivant à la queue leu leu.

Lionne a l'entree de Chobbe.

La piste pour Savuti est sèche, ça change du trip précédent ! On avait fait 50 Kms en neuf heures ! En sous marin …

On emprunte la « mash road », itinéraire déconseillé lors de la saison des pluies (inutile de dire que je ne l’est encore jamais empruntée …), mais elle est plus fréquentée par le game, car elle longe les grands pans. Il y a toujours autant d’éléphants ! Ca se voit sur la piste, leurs traces imprimées dans la boue séchée, secouent un peu nos fesses et les boulons du 4*4 … Devant nous, la plaine à perte de vue, couverte de paille, et des milliers de perdreaux courant devant nos roues, jouant au dernier qui restera sur la piste, comme jamais il n’y en a eu à Tip saloun, un village sénégalais autour duquel mon père a passé des heures à chasser les tjokers (perdreaux). Quelques éléphants mâles solitaires errent un peu plus loin dans le pan, dont un vieux mâle, portant sur ses défenses les stigmates des années passées à déraciner les arbres du Botswana, défenses aussi noires que du charbon.

On longe les grands pans du Sud de Savuti, aux derniers instants du jour, à la recherche des guépards qui ont été localisé sur la bordure Nord-est des pans. Les pistes sillonnent les pans, quelques voitures de ranger observent également l’activité des animaux. Ce serai le summum de voir une attaque de guépard sur un springbuck bondissant, au milieu du pan !

Un troupeau d’éléphants passe au galop, en signalant leur présence au milieu du pan, sous les yeux respectueux des quelques zèbres, antilopes et chacals, mais pas de guépard à l’horizon pourtant éloigné. Seul un magnifique coucher de soleil, comme tous les soirs.

Encore eux !

Un baobab devant les derniers rayons du soleil, nous donnant le tableau final, il est temps de rentrer au camp de Savuti, nous sommes les derniers encore sur la piste, lorsque la nuit tombe soudainement.

Il y a beaucoup de voitures pour une fois, cette partie du Botswana est plus fréquentée car plus proche de la ville de Kasane, et des chutes Victoria. Moremi est également un peu fréquenté par la proximité de Maun, mais reste très sauvage. Le Kalahari du Sud est sûrement la zone la moins fréquentée. Lors des inondations, Savuti n’est pas très fréquenté ! Lors du dernier trip, nous étions les seuls à atteindre Savuti.

Au milieu du pan

Mission bois pour le feu à coup de hachettes. La douche est un peu loin, tant pis, ce sera pour demain. Au menu : Brochettes de filet ! Délicieuses. Une hyène nous rend visite, on reste à quelques uns autour du feu pour voir si elle repassera, mais elle est trop occupée dans les camps où les gens dorment déjà. Seul le râle, maintenant familier, du lion, se fait entendre.

Pour une fois Gilles s’endort avant moi, je suis réveillé un peu plus tard par le rugissement inquiétant est fascinant du lion, il se rapproche du camp. Pourtant un besoin urgent de faire pipi se fait sentir, vaut mieux y aller maintenant que dans une heure ! Gilles éclaire les alentours pendant que j’évite de me faire mordre le zgeg par un gros chat. Bon allez, au dodo, c’est un petit peu trop plus moins calme ici …

 

Mardi 20,

Réveil un peu tardif. Aujourd’hui, c’est grâce mat, ce soir on dort au campement qui se trouve … à 50 mètres ! Les toucans, et les perdreaux sont déjà entrain de gratter autour de feu mourant de la veille. Un toucan fait sa toilette sur une branche, juste en face de notre tente, au moment où j’émerge et passe la tête en dehors. Ok toucan, tu as raison, il est temps de se lever. Douche froide, mais toujours agréable après quelques jours sans, dans la poussière et sous le soleil.

On prend notre temps pour le petit dej, entouré par les perdreaux et les toucans. On décide de monter un piège, et d’essayer de capturer l’un d’eux, vivant bien sûr ! Une boite de rangement, soutenue par un bout de bois, lui-même rattaché à une ficelle, tenue à l’autre bout par le chasseur (en l’occurrence moi )concentré sur sa proie, qui approche en sautillant vers les miettes d’ouma oubliées négligemment sous la boite…

Après quelques perfectionnements, Mika capture un perdreau puis un toucan, qui s’enfuient complètement paniqués lorsque on les libère, se demandant qui sont ces fous, écroulés de rire. Ils sont pas marrants ces humains, elles sont nulles leurs blagues d’abord.

On s’installe au camp d’à côté, et cet apresm, c’est … sieste. Partie de tarot, Mika nous fait un show lap dance sur le pilier en pierre, digestion dans le hamac à l’ombre des acacias.

Tranquille Emile !

Départ pour le drive vers 15 H 00, on visite les peintures rupestres des bushmans, cachées sur les tas de pierres orange, formant des petites montagnes parsemées sur le pan. Grâce à Chris et Seb, qui les ont déjà trouvé lors de leur trip précédent, on les découvre rapidement. La vue depuis le sommet de la montagne est époustouflante, la brousse, les pans blancs parsemés sur la forêt à perte de vue.

Recherche des guépards sans succès, un petit délire dans la voiture sur une chanson du groupe australien « two shoes », devenue la chanson du trip. Quelques bucks, gnous, chacals et tous les usuals suspects, dont les éléphants, bien sûr ! Devenu, lui, l’animal du trip. Retour plus au Nord, autour des points d’eau, dont « Pete’s » pan, où Christian a vu une troupe de 37 lions ! Lors de son précédent trip.

 

 

 

La voiture de devant spot un léopard sur la piste, dans les derniers rayons du jour, les phares du defender sont déjà allumés. Drive off road pour le suivre. C’est une jeune, entre un et deux ans, limite à partir de laquelle ils commencent à chasser tout seul. Il n’a pas l’air trop effrayé, mais il est quand même dérangé et cherche son chemin. Pendant un moment, il hésite à grimper dans un arbre, devant les voitures, puis il nous prend à revers, et s’enfonce dans la forêt, impossible de le suivre d’avantage, retour sur la piste. Quelle vision magnifique ! Premier léopard pour quatre d’entre nous, dont Mika et Karine, qui le traquent depuis deux ans, au travers des réserve sudaf. C’est toujours une chance de le voir en liberté, car il est particulièrement prudent et discret.

Drive vers le camp, il commence à faire sombre, on suit le lit d’une rivière asséchée, trois voitures sont arrêtées au milieu de la rivière, on remonte vers le bord, lorsque l’on voit l’ombre furtive d’un léopard, s’échappant dans les phares des 4*4s. Ils étaient au pied d’un léopard ! il remonte lui aussi, 30 mètres devant nous. Deuxième léopard en dix minutes !

On le retrouve un peu plus loin, arrêté au milieu de la piste. Quelque chose l’inquiète devant lui. En s’approchant, on se rend compte qu’il y a un campement juste 15 mètres devant lui. Il est maintenant entouré par une dizaine de véhicules, les gens sortent du camp pour voir ce qui se passe, le léopard acculé, pénètre dans le camp, tout le monde le poursuivant. Ca devient vraiment n’importe quoi. Un peu écœuré, on passe notre chemin. C’était sûrement le même léopard vu quelques minutes avant, au vu du tour fait en voiture. Espérons seulement qu’il retrouvera sa tranquillité. Retour au camp, un ranger nous raccompagne car on est pas censé rouler la nuit, contrairement aux véhicules des tours opérateurs.

Cette poursuite effrénée d’un animal habitué à la solitude, nous a gâché un peu notre plaisir, on se sent tous un peu coupable, mais on rêvera tous en pensant aux couleurs flamboyantes de son pelage, et son regard vert perçant, le temps de quelques minutes dans les phares des defendesr fatigués par les routes usées du Botswana.

Retour au camp, on est de plus en plus rapide pour le monter, ce soir, on a même le temps d’écouter un éléphant fracassant la forêt à quelques lieues de là, sûrement en route pour un point d’eau.

Visite quotidienne de la hyène locale, elle vient chercher son dû. La fatigue de fin de trip se faisant sentir, nos compagnons trouvent le chemin de leur tente plus tôt que de coutume, sans doute pressés de rêver au superbe léopard, tant espéré.

Bush toilettes.

Mercredi 21,

Nuit plus froide que d’habitude, et lever un peu plus tôt, 06H00, 160 Kms de piste à travers Chobbe au programme, afin de traverser le zone de Nogahtsaa réputée très bonne pour le game, et avant de rejoindre le camp de Ihaha, au Nord de Chobbe, au bord de la Chobbe river : au Nord, la Namibie, à l’Est Kasane, ville frontière avec la Zambie, et le Zimbabwe.

La piste est très bonne, nombreuses traces du passage fréquent des éléphants, certaines étant encore fumantes … A part cela la brousse est complètement vide, même pas un pauvre petit impala à se mettre sous la dent, malgré les nombreux points d’eau le long de la route. La rivière à demi asséchée se trouve juste sur notre droite, mais le bar doit être fermé. Petit dèj au bord de l’un des plus large, deux hippos paraissent surpris de voir une table se dresser au bord de leur territoire, ils nous rappellent le temps d’un instant qu’ils sont quand même chez eux, gueule grande ouverte, leurs dents d’ivoire ruisselant dans l’eau boueuse. Retour sur la piste, le bush est toujours aussi vide, quelques éléphants quand même, et même leurs cadavres sur la piste ou dans le lit d’une rivière, nous sommes sur le territoire de lions mangeurs d’éléphants, authentique !

On déjeune au pied d’un point d’observation, sur pilotis, à moitié détruit, sûrement par les éléphants. Pas étonnant que tout le monde leur en veuille. C’est quand même pas mal d’avoir quelques tranches de saucisson, une bière fraîche, sous le soleil, au milieu du bush. Les dix kilomètres suivants sont terribles, la piste est défoncée par les pattes d’éléphants imprimées dans la boue séchée. La voiture vibre dans tous les sens, on roule à 10 Km/h. Le reste de la piste est bonne, on traverse des paysages de forêt, des vallons teintés par la latérite rouge, boursouflées par des termitières blanches, où se dressent quelques acacias verts, et des feuillus dans leur teinte d’automne. Une féerie de couleurs, superbe ! Ca me rappelle un peu les paysages du Zimbabwe, on n’est pas si loin !

Un peu plus loin, un éléphant se désaltère dans la fin d’après midi, moteur éteint pendant 15 minutes, à observer ce spectacle si unique. Lorsque un animal ne se préoccupe plus de notre présence, le moment est propice à l’observation. A présent il s’asperge, couvre son corps d’une carapace de boue qu’il grattera plus tard contre un arbre, dans sa lutte quotidienne contre les tiques. Un peu plus loin, un léopard et deux jeunes ont traversés la piste, leurs traces sont encore fraîches. L’Afrique est vraiment magique, on ne sait jamais à quoi s’attendre à la sortie du prochain virage, un peu comme le rythme et le mode de vie ici. Chaque jour est une aventure différente.

On atteint finalement la rivière Chobbe, un peu au Nord de Ihaha, deux heures avant le coucher du soleil, qui promet d’être superbe. Le game est très présent le long de la berge, koudous dont le premier mâle, premiers buffles, mais ce qui m’a marqué ce sont les centaines de pintades ! Les chasseurs de Tip Saloun seraient fous !

Les rayons du soleil, s’éteignent dans un dégradé de couleur, où le ciel et les eaux calmes de la Chobbe river se confondent. On décide de séparer les voitures en se dirigeant vers le camp, l’une longe la piste plus éloignée de la rivière, et nous, suivons son lit.

La Chobbe river.

Les derniers rayons nous offrent un spectacle hallucinant, une dizaine d’éléphants, dont deux très jeunes, descendent vers la rivière, l’un des bébé a peur de l’eau, il râle un peu, trompe en trompette, sa mère d’une patte délicate, lui montre où traverser, l’attire à elle. Le soleil disparaissant derrière, est rouge sang. Ivan a dû prendre des photos incroyables. Un spectacle inoubliable, pourtant le quotidien de leur vie.

Le retour au camp, de nuit est plutôt stressant, la piste le long de la berge est trop fréquentée. Des dizaines d’éléphants partout, rendus nerveux par la présence des jeunes. Impossible de voir ce qui arrive sur le côté. Derrière nous, un énorme barrissement, un éléphant nous charge, je fonce à l’aveugle dans la nuit sans lune. On atterri au milieu d’un gigantesque troupeau de buffles, ils sont partout autour de nous. Des têtes émergent des hautes herbes, les buffles nous reniflent à trois mètres du capot. Marche arrière, « où est l’autre éléphant ? », je ne sais pas, mais yen a plein d’autres devant. Pas d’autre choix que de forcer notre passage, histoire de ne pas rester trop longtemps dans ce traquenard.

Pas content ...

On a perdu pas mal de temps à attendre que les éléphants ouvrent la piste, il est déjà tard, les autres doivent se demander où on est passé. L’adrénaline est bien avancée, position rallye jusqu’au camp, on est bien content d’y arriver !

Le camp est au bord de la rivière, mais pas d’éléphants, ouf. On peut monter le camp tranquillement, les autres sont arrivés peu de temps avant nous, ils ont vu les mêmes animaux qui se dirigeaient vers la rivière. Des yeux verts dans un bush épais, peut-être un léopard. Soirée barbeuc comme d’hab, la nuit est un peu plus fraîche, par la proximité de l’eau. Tout le monde est exténué, bonne nuit les petits ….

 

Jeudi 22,

Réveil avec le lever du soleil sur le fleuve, les canards volant le long de son lit, autour la vie s’anime. Karine est déjà au fourneau, comme tous les matins la première levée. Drive dans la réserve, chemin inverse de hier soir, direction la gate Nord, à quelques Kms de Kasane. Derniers instants dans une réserve, la fin du trip se fait sentir. Un aigle pêcheur, puis un aigle martial, mon préféré, une hyène qui s’éloigne de la rivière, hippos, et bien sûr éléphants, sont là pour nous dire au revoir. Invité surprise de dernière minute, une antilope sable apparaît à un point d’eau, animal très difficile à observer d’habitude.

Antilope sable.

Après la gate, on s’arrête à Kasane pour un dernier ravitaillement, tout semble être les derniers moments. Pourtant ce soir, on voudrait camper sur Kubu Island, un endroit qui promet d’être magique, surtout au coucher du soleil. La route est longue vers le sud, il faut emprunter la route « des chasseurs », qui longe la frontière avec le Zimbabwe, où des chariots remplis d’ivoire faisaient le même parcourt, 200 ans plus tôt. Puis bifurquer à Nata, plein Ouest, avant de repiquer vers le Sud-Ouest à travers les pans, avant d’atteindre les baobabs de Kubu.

Déjeuner dans un boui-boui de Nata, puis on reprend la route qui n’en finit plus. Le GPS est indispensable une fois que l’on quitte la route goudronnée. Les pistes partent dans tous les sens, la carte est peu détaillée. On emprunte la piste la plus large, mais elle s’écarte de notre direction, il faut emprunter l’une des petites pistes qui partent plein Sud. Les pistes s’entrecroisent, mais vont dans la bonne direction, on est pourtant encore loin, et la journée est bien avancée. Le nuage de poussière soulevé, oblige les deux voitures à rouler à distance. On rencontre des villages complètements isolés, un jeune gardien de chèvre nous confirme que l’on est dans la bonne direction, large sourire, tout heureux de nous avoir soutirer une bière et quelques cigarettes. Un aigle pêcheur se dresse sur un arbre mort, au milieu de l’un des rares point d’eau pour les bêtes d’élévage. Les paysages sont superbes, quelques baobabs, dont des baobabs rouges, au milieu de la paille jaune, les acacias verts en toile de fond. On traverse des grands pans, certains font plusieurs dizaines de Kms de large.

paysages typiques, au bord des pans.

Aigle pecheur femelle.

Juste avant une énième barrière de contrôle vétérinaire, on emprunte une piste qui ne débouche que sur une petite case isolée, et un petit enclos. Pas de trace des autres, ils ont dû perdre le nuage de fumée, et prendre une piste parallèle. Marche arrière, à la barrière, Karine reconnaît les marques des tongs de Chris dans le sable, ils sont déjà passés. Le soleil commence à se coucher, on arrivera trop tard pour les photos du coucher. Les autres roulent comme des dératés, traçant tout droit, Seb sur le point de faire un temps crash sur les 30 derniers Kms. Pour notre part, On prend notre temps pour arriver. Sur la piste deux chacals sont surpris, pas autant que ces deux springbucks qui nous doublent au triple galop, traversant devant nous avant de disparaître.

On arrive juste avant la nuit, les autres sont déjà là depuis 20 minutes, arrivés un poil trop tard pour la photo parfaite. Ils ont sécurisés un camp site juste au bord du pan, de nombreuses voitures tournent autour des baobabs. On dirai pas que c’est aussi fréquenté, vu par où on passe pour arriver jusqu’ici. Le site est splendide, une île au milieu d’un immense pan asséché, décorée par des gros rochers arrondis par l’érosion, et des baobabs aux larges troncs, et aux formes étonnantes. Les pans se remplissent d’eau à la saison des pluies, alimentés par le delta de l’Okavango, rendant le site difficile d’accés. C’est aussi un site sacré pour les bushmans. Pour l’heure il est complètement asséché, et sa surface blanche flash dans la nuit.

Kubu island.

Ce soir c’est festin de roi pour notre dernière soirée au Botswana. Apéro corsé, on fête la fin du trip, et l’anniversaire de mariage de Mika et Karine, avec un jour d’avance. Amarula, whisky, pastis, bièrres, bref on s’en met une bonne, et après les bananes flambées au rhum en dessert, on décide d’aller se faire un foot de nuit au milieu du pan !

Chris avec son maillot de la France, et moi celui du Brésil. Deux équipes de 4, des cannettes de bières comme cages, lampes frontales sur la tête, et un ballon en plastique acheté à Kasane.

France – Brésil dans la nuit sans lune, des millions d’étoiles comme seuls spectateurs, et un pan où le stade de France paraîtrai ridicule, il fallait bien ça pour avoir notre coupe du monde.

Partie de foot mythique, une bonne rigolade, 6-6 après avoir sué comme des bêtes, on finit le match sans lampes, juste à l’oreille, pas évident.

Dernier verre au bord du feu, à regarder les étoiles, une superbe filante, me passe sous le nez, pendant que j’arrose le pan de mon urine, chancelant d’un pied sur l’autre. Chris et Anna font des cochonneries un peu plus loin, au milieu des étendues désertes, enfin presque désertes … on tente de les surprendre mais ils sont bien au chaud dans leur duvet, mauvaise langue ?

Il est temps d’aller se coucher, minuit sonne, et demain lever 05H30, pour voir le lever du soleil, à ne pas manquer cette fois !

 

Vendredi 23,

Inutile de dire que le lever est dur, le whisky de la veille me brûle encore l’estomac. Le temps d’enfiler des chaussures et me voila parti à marcher tout seul dans le pan, vers les baobabs, seule une clarté sur l’horizon, indique où le soleil va sortir. Certains sont déjà debout, appareil photo sur l’épaule. J’escalade un baobab aux formes plus que douteuses, la libido sans doute. La vue est meilleure à l’extrémité de l’île, entouré par les baobabs, donnant sur l’Est du pan. Je m’assois sur l’un des gros boulder (rocher rond), et à demi éveillé, j’admire les rayons avancer sur le pan blanc. Le soleil est toujours là, ouf ! Un nouveau jour se lève, lorsque Gilles arrive. On assiste à un vrai spectacle de couleurs. Chris et un peu plus loin avec Anna, Ivan rode avec son appareil, ainsi que Mika et Karine. Seul Seb cuve encore dans sa tente. Quelques photos délires, « sur la page blanche » (dixit le pan), comme dirai Ivan. Puis Seb le pilote, fait des ronds avec le 4*4, dérapant sur la surface glissante du pan, dansant un étrange ballet avec le defender conduit par Chris.

Il est fort cet Ivan !

La page blanche...

Chris sur le point culminant de Kubu pan.

Direction plein sud, à travers les pans, c’est vraiment excellent de rouler sur la surface lisse sans traces, du blanc à perte de vue, navigant juste avec le GPS, zigzagant de temps en temps entre les touffes d’herbe. Une longue journée nous attend, 700 Kms ! Rien que ça ! Objectif passer la frontière et se rapprocher de Johannesburg où nos avions respectifs nous attendent le lendemain pour nous ramener à la maison, même si au bout de deux semaines on se sent vraiment chez nous au Botswana.

Passage d’une énième barrière de contrôle vétérinaire, les autres n’arrivent toujours pas au bout d’une demi heure. On fait demi tour pour voir ce qu’il se passe. En repassant la frontière, un policier fait du zèle pour une assurance sudaf sur le par brise, périmée depuis trois jours. N’ayant plus un poula (monnaie locale) à lui lâcher, il veut immobiliser la voiture. Voyant qu’il ne peut rien nous soutirer, on a déjà dépensé nos derniers poulas, il finit par nous laisser passer juste après l’arrivée des autres. La mine dépitée, mais le plaisir d’un palabre prolongé, il nous ouvre la barrière.

Je suis maintenant impatient de raconter tout ça à Chacha et aux autres, la route du retour est vraiment longue. Sieste intermittente, conduite. On décide de passer la frontière plus au Nord de Gaborone, pour gratter une centaine de Kms. On passe devant la réserve du Rhino santuary, peut-être derrière le grillage pourrait-on apercevoir un rhinocéros, dernier animal du big five qu’il nous manque (lion, léopard, éléphant, buffle et rhino). Mais pas de rhino, cette réserve est l’une des rares au Botswana où l’on peut les apercevoir, il n’est malheureusement pas encore complètement sauvé.

Recherche d’un endroit où dormir, après la frontière, une petite réserve au Nord de Pretoria est prête à nous accueillir, mais il ne faut pas trop traîner. Une fois la frontière passée, pas facile de se repérer, le nom des villes a changé. Conséquence de l’après apartheid, les noms sur les cartes restent afrikaners, ceux sur les pancartes deviennent zoulous. Les derniers Kms sont vraiment pénibles, on est pressé d’arriver après cette longue journée à ingurgiter des Kms. Seule une météorite s’écrasant quelque part sur l’horizon, égaie un peu la monotonie des routes rectilignes.

Enfin arrivé à la réserve de Sibuye! On est très bien accueilli par un homme vraiment heureux de se réveiller tous les matins et de voir ses girafes. Le spot est parfais, douche chaude, piscine indoor chauffée, et il y a même la télé avec France – Congo qui se joue en direct ! on arrive juste à temps.

Dernier barbeuc, l’ambiance est à la morosité, et tout le monde pense aux souvenirs qu’il emporte avec lui. Tous réunis à quatre pattes autour des cuisses de poulet et du bacon, les frigos sont vides, plus de bières, il est temps de rentrer. La France a gagné, on est qualifié pour les huitièmes contre l’Espagne, on peut aller se coucher.

 

Samedi 24,

Réveil une dernière fois dans le bush, les girafes traversent dans l’arrière plan. Rangement des 4*4 et tout le monde se fait « beau » pour prendre l’avion. Dernières images de l’Afrique, une charrette tirée par un âne, un vendeur d’orange au bord de la route, puis la frénésie de Jobug nous arrive en pleine tête. Dur retour à la réalité, on quitte le monde du rêve et de l’aventure, pour notre routine qui nous parait soudainement trés fade.

Gilles me passe Chacha au téléphone, puis il faut dire au revoir à tout le monde, cette fois c’est vraiment la fin.

Il est temps de s’envoler pour l’Australie, enfin … pas tout de suite ! Erreur de booking, mon vol n’est que pour demain. Anna et Chris partent sans moi, pas d’autres solutions que d’attendre jusqu'à demain. J’essaie de retrouver les autres, ils doivent prendre le vol pour Durban, mais ils sont déjà partis. Rob, un pote de Joburg, ne répond pas au téléphone. Apres avoir fait des allers retours entre les départs internationaux et les vols intérieurs, la seule option est d’espérer trouver Gilles et Richie, lorsque Gilou prendra son vol pour Paris ce soir. Un vol air France part a 20H00 pour Paris. Je me pose à l’entrée du dépose minute, et j’attends pendant trois heures à scruter les voitures qui arrivent. Une heure avant le vol, Gilles n’a toujours pas enregistré pour le vol, j’essaie de le joindre, et laisse un message sur son répondeur, avec le contact du backpack (auberge de jeunesse) qui est ma solution de replis. Richie, un autre pote de joburg, aura peut être un moyen de m’y joindre.

Je quitte l’aéroport pour un backpacker dans Johannesburg, le « Inn ». Arrivé là bas, l’endroit est très bizarre, j’apprends que c’est en fait une auberge de jeunesse pour gays. Passe encore, mais la bouffe que l’on me sert, a un gout vraiment bizarre, autant que les regards que l’on me lance. Gilles m’appelle au backpack, sauvé ! il part que plus tard, et je le rejoins à l’aéroport, où Richi m’attend également. Bien content de quitter cet endroit, qui aura eu au moins le mérite de m’apprendre qu’un job m’attend en Australie, grâce à leur serveur internet.

Longue journée ! Un lit douillet m’attend chez Richie, un lit tout rose, avec des posters de blanche neige et cendrillon. Ce n’est pas le sien mais celui de sa petite fille, rassurez vous. Finis les plans zarbis !

Lendemain, depart pour Brisbane, cette fois c’est la bonne, au revoir l’Afrique, une nouvelle aventure m’attend en Australie.

Elle est pas belle la vie?

Conclusion,

Encore une superbe aventure au Botswana, avec plus de galères à l’aéroport de Joburg, que dans le bush du Botswana. Des endroits redécouverts comme Savuti que je n’avais pas eu le temps d’apprécier vu les conditions difficile pour y accéder. Des endroits enfin découverts, comme Baine’s baobab et Kubu Island, inaccessibles la derniere fois, toujours à cause de la pluie (janvier 2004). Et des endroits découverts comme le Central Kalahari, surement l’un des plus sauvages, par le sentiment d’isolement et l’environnement hostile. Moremi et l’Okavango reste toujours aussi magique, le coucher de soleil sur le delta, lors du trip en bateau, restera une émotion forte, unique, où la beauté du monde vous arrache des larmes. La nuit sur Baine’s baobab, surement la plus spéciale. L’éléphant, définitivement l’animal emblème du trip, même si les deux majestueux lions du Kalahari sont les deux plus beaux animaux rencontrés pendant le trip.

Un grand merci a toute l’équipe, particulièrement à Karine pour l’organisation, à Chris pour m’avoir convaincu de venir et à tout le monde pour leur bonne humeur.

 

 

End.